Photo Bertrand Caritey – Marco Linares

Mugron. Arènes combles, nuages et soleil, température fraîche, deux heures quarante cinq de spectacle. Six toros de Baltasar Iban, remarquablement présentés, sans excès de cornes, lourd et très mobiles. Tous deux piques, le quatrième trois châtiment.

Sergio Rodriguez (bleu ciel et or), au premier, trois pinchazos, un descabello, silence ; au quatrième, une entière, silence.

Marcos Linares (blanc et or) au premier, deux entières, avis, silence ; au cinquième, une entière, une oreille.

Tristan Barroso (rose vif et or), au premier, une entière, une avis, une oreille ; au dernier, deux entières, un pinchazo, avis, silence.

Présidence: Colette Lacome.

Des courses comme celle de Mugron, en ce dernier lundi de Pâques, l’aficionado s’en souvient une fois de temps à autres. Dans l’arène de Condrette, depuis une célèbre course de Juan Pedro Domecq, on avait rarement vu un lot avec autant de présence, de fougue et de bravoure au cheval. Des Baltasar Iban qui ne tarderont pas à entrer dans la légende. Tous deux piques, avec des moments de mettre en difficulté la cavalerie, le quatrième qui avec trois châtiments renverse le picador, on s’approche des corridas à l’ancienne. Il est vrai que la ganaderia qui vit à l’ombre du « Valle de los Caïdos » est arrivée avec une étiquette de trois ans, mais des formes et des comportement de toros de quatre ans.

Dans ces conditions, les novilleros se sont trouvés un peu à l’abandon. Tout particulièrement Sergio Rodriguez, qui après un premier bon tercio de cape se trouve rapidement débordé à la muleta. Jamais il ne pourra renverser la situation. En outre, tuant mal, il demeurera anonyme dans cette première sortie. Il sera un peu plus séduisant lors de sa seconde apparition. On le voit prendre confiance mais jamais ne s’imposera avec une faena très laborieuse.

Photo Bertrand Caritey
Photo Roland Costedoat

Marcos Linares, malgré un premier tercio de cape plutôt bien fait, sera pratiquement inexistant par la suite. Jamais il ne trouvera le sitio et ne parviendra à la moindre maîtrise. Par contre il apparaît métamorphosé pour son retour et l’on retrouve un novillero sur de lui qui maîtrise parfaitement la muleta. Il impressionne dans sa série de muletazos d’ouverture. Il est bien et courageux.

Photo Bertrand Caritey
Photo Roland Costedoat

Tristan Barroso qui avait triomphé ici en NSP revenait avec une lourde charge mentale. Son aisance à la cape débordait sur la muleta. Ses muletazos de début, servait aussi à faire humilier le toro et à le dominer. Il dessina une série de naturelles à faire rêver devant tant de facilité. Quelque trincheras pour ponctuer l’ensemble et Tristan Barroso en termina d’un entière… La première oreille de la course. Il ne retrouva pas cette facilité avec le dernier, un dur à cuire qui tortura le picador… Mais dans cette lutte de brave avec l’homme qui sortait sous les applaudissements du public « Latinoso » laissa beaucoup de force qui manquèrent pour faire briller la faena.

Photo Bertrand Caritey
Photo Roland Costedoat
Photo Roland Costedoat

Il y avait de bons novilleros, mais surtout un grand lot de toro avec plusieur applaudi à l’arrastre, un quatrième qui renverse le cheval et un dernier qui le promène selon ses envies. Le toro était le prince de l’arène.

Jean-Michel Dussol

Merci à Bertrand Caritey et Roland Costedoat deux grands photographes du monde taurin pour leur fidélité