Mois : mars 2024 Page 8 sur 18

L’auberge espagnole à la féria d’Arles

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A Arles, du vendredi 29 mars au lundi 1er avril, la Nouvelle Auberge Espagnole vous accueillera  avec expo et présentation de livres taurins…

La nouvelle Auberge Espagnole vous accueillera pendant la féria de Pâques à Arles et s’installe du vendredi 29 mars au lundi 1 avril, salle Jean et Pons Dedieu (62 rue du 4 septembre) de 10h à 20h. librairie taurine qui présentera les dernières publications et un très grand choix de littérature taurine.

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Exposition d’artistes :

Michel Volle, photographie

Alain Dervieux, photographie

Élisa Laugier Martinez, peinture

Charlotte Houot, peinture

Dédicaces des auteurs : Dimanche 31 mars de 14h à 16h

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Joël Bartolotti : « Chicuelo, un torero pour l’histoire »

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Bruno Lasnier : « Vamonos sur le chemin du Rocío“

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Fabien Penchinat et Francis Zamponi : « La clémence de Titus“ prix Hemingway

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Antonio Arevalo et Robert Margé : « Robert Margé, au cœur du toro »

Chicuelo. Un torero pour l’histoire

Joël Bartolotti (2023)

Si Chicuelo a acquis la postérité taurine en raison de la passe de cape qui porte son nom, son apport à la tauromachie est beaucoup plus important car il fut le vrai fondateur du toreo moderne. Grâce à cette biographie richement documentée Joël Bartolotti réhabilite pour l’histoire cet immense torero.

Format 16/24, 220 pages, 50 illustrations en couleur et noir et blanc. Prix : 25 €

Vamonos ! Sur le chemin du Rocío

Pierre Vidal et Bruno Lasnier

C’est un voyage incroyable et captivant que nous proposent le journaliste et écrivain Pierre Vidal et le photographe Bruno Lasnier. Ils nous invitent à les suivre sur le chemin du Rocío, ce pèlerinage jusqu’à un petit village andalou où se retrouvent des centaines de milliers de personnes chaque année pour la Pentecôte. 

Format 17,00 x 24,00 cm,128 pages, 23 €

La clémence de Titus et autres nouvelles du prix Hemingway

Sébastien Ambit, dix-neuvième lauréat, nous offre une nouvelle surprenante et sensible où les héros sont sur les gradins et la corrida prend des airs d’opéra. A l’image du texte lauréat, les meilleures nouvelles de l’édition 2023 composent un excellent recueil bien dans l’air du temps, féministe, passionné, prolétarien et poétique, qui nous emmène des lointains villages d’Espagne à Mauthausen, d’une mercerie à l’atelier d’un photographe, et jusqu’au parvis des arènes de Nîmes…a

Format 13,0 cm × 19,7 cm, 176 pages, 17 €

Robert Margé, au cœur du toro

Antonio Arevalo

Dans la saga de la tauromachie française, Robert Margé occupe une place essentielle et singulière : il fut d’abord l’un des pionniers de l’élevage de toros braves en France. Parti de rien, il en est devenu le porte-étendard avec des succès inespérés si on considère le nombre de ses toros graciés et surtout sa récente consécration madrilène. Mais il y a aussi l’empresario des arènes de Béziers et l’apoderado qui fit émerger un certain Sebastion Castella.

Format 12,00 x 18,00 cm, 144 pages, 15 €

(Communiqué)

Valence: Rigueur Janséniste de Paco Ureña 

Dernière corrida des Fallas de Valence, en demi-teinte, avec des toros très bien présentés de Montalvo ,d’un poids moyen de 535 Kg, une arène à demi pleine pour ne pas dire vide à demi. 

Il fait froid, le vent souffle et va gêner les toreros. 

Pour : El Fandi, blanc et parements noirs :oreille et oreille 

Paco Ureña, rouge et or: Ovation au tiers et très grande ovation au tiers. Emilio de Justo,marine et or: palmas et silence. 

Disons vite que Emilio de Justo a tiré le plus mauvais lot, compliqué” violent parado regards en coin, mettant en fuite les banderilleros, et même si on reconnait au maestro une entrega remarquable, notamment quand il n’a pas tremblé au sixième infect  malgre son physique avantageux( se souvenir qu’il faut se méfier des beaux !). 

Exit Emilio de Justo. 

Le triomphateur maintenant: au premier de la tarde  qui entre en galopant avec allégresse, le torero de Grenade, vêtu de blanc comme la neige que dans son jeune temps il avait l’habitude de fouler en skieur aux cuisses solides, effectués dare-dare une prestation style” vite fait bien fait” après trois paires de banderilles à ne faire pâlir personne. Une épée concluante , on a vu le public demander l’oreille, et on a vu du même coup un président obeir au règlement.  Vox populi … Normal. 

A son second , le Fandi avait peut- être décidé de faire mieux, ce qu’il fit aux banderilles avec une paire  posée poder a poder et une al violin, et l’autorisation de poser une quatrième paire. 

Son début de faena de rodillas aux planches en avançant sur les genoux vers un centre très lointain encore, le toro se chargea de signifier au Fandi qu’il devait se relever , ce qu’il fit sans attendre et là commença une suite de séries de bonne facture, un molinete  isolé, deux passages à droite et une série de naturelles interrompue par le museau du bicho.  Le toro lui, était très beau et très noble et accepta sans les contester deux redondos pas du meilleur goût. Un tiers d’épée finira par venir à bout de ce toro pein de possibilités, mort tristement aux planches. Cela a plu et le palco a donné l’oreille. 

Bon! Ceci dit on a vu un torero avec deux toros  forts, compliqués mais dont , avec beaucoup de courage et de talent, et d’AME, on a vu sortir des gestes magnifiques surtout, surtout la plus belle série de naturelles au 5eme toro dont Uréña, s’il avait tué sans faille aurait coupé une oreille de très grande valeur. 

Le brindis au premier de ses adversaires, Paco Ureña l’adressa à l’”aficion colombienne qui souffre tant en ce moment”. 

Ce  deuxième toro ne valait pas grand chose mais la difficulté on le sait stimule ce jeune homme triste qui a l’inverse du granadino ne cherche pas à tout prix à plaire, ce qui confine, on le sait bien, à la vulgarité. 

Parlons du 5ème que Paco Ureña combattit avec esprit, puissance et douceur, abnégation ,sens du risque , aguante et évidemment sévérite janséniste ce qui n’est le truc d’aucun de ses compagnons d’un soir. 

Compas a demi ouvert, la muleta trainant sur le sable, le maestro fait passer ce grand toro le bout des cornes à dix centimètres des zapatillas. 

Faena riche et digne des plus grands, et l’épée , une demie qui aurait pu tout aussi bien suffire tardera, toro refugié aux planches final pénible, sinon c’était l’explosion d’une grand pétition. Mais je veux souligner un détail important à mes yeux: le matador,   au-delà de l’échec, a souri, tellement heureux d’avoir si bien toréé avec un animal   qui au départ refusait d’aller au cheval puis  s’était mis à pousser  à fond. Mi- manso, mi- bravo, j’ai pour ma part assisté à une faena pour le souvenir. 

C’est bien pourquoi Fandi a triomphé oui, mais celui qui a toréé c’est Paco Ureña. 

Jean François Nevière

Bellegarde changement d’horaires

Au Mexique ce week-end

Plaza San Marcos à Aguascalientes (Mexique). Cinquième de la saison. Plus des trois quarts d’entrées dimanche par un après-midi ensoleillé mais venteux. Taureaux d’ Espiritu Santo barre , de belle
facture, les trois premiers et les trois derniers plus sérieux.

RAÚL PRIETO, applaudissements et oreille

ANDRÉS GARCÍA , applaudissements et applaudissements après avis.

KEVIN LOYO , ovation et vuelta.

TEXCOCO EL GALO, LA PREMIÈRE PUERTA GRANDE

Texcoco (État de Mexico, Mexique) Arènes Silverio Pérez. Première corrida de la Féria Internationale du Cheval 2024. 1/3 d’arène, l’après-midi avec chaleur et beaucoup de vent Taureaux Barralva , inégaux en présence; quatre d’origine espagnole,

Uriel Moreno « El Zapata » , silence après avertissement et applaudissements ;

Antonio García « El Chihuahua », silence et applaudissements ;

André Lagravere « El GaloL », oreille et oreille.

Miahuatlan , Veracruz. Plein. Des taureaux de Rancho Seco et un de Núñez del Olmo.

Le rejoneador Mario Sandoval : Oreille et deux oreilles.
Angelino de Arriaga : ovation et deux oreilles.

Tepich , Quintana Roo. Plein. Taureaux de San Salvador.

Ángel Lizama El Papo : Deux oreilles.
José María Pastor : Oreille.

Juan Corbacho : Ovation

Dos Rios , Veracruz. Corrida mixte. Plus des trois quarts d’arène Taureaux Coyotepec, qui se sont révélés bons ; le troisième de Tenexac.

Cuauhtémoc Ayala : Deux oreilles.

Alejandro Lima El Mojito : deux oreilles avec demande de queue.
L’Espagnol José Cabrera : deux oreilles et une queue.

Les enfants rejoneadoesr Ximena et Cuauhtémoc Rafael, deux oreilles.

Milhaud

C’est au Centre socio-culturel de Milhaud, dans le Gard, que les férias de St Martin de Crau, Alés et Istres ont été présentées vendredi dernier.

Sous l’initiative du président du CTPR, Arnaud Frade, cette soirée passionnante sur ces trois férias a ravi l’assistance dans des débats arbitrés par Mathias.

On sait que l’dentité des ces trois importants rendez taurins est bien différente, mais néanmoins les inquiétudes et les espoirs de chacun restent les mêmes.

Ces férias sont aujourd’hui complémentaires aux grandes et ont le mérite de faire perdurer une tradition, une culture.

Communiqué

Jean Yves Bloin: AU CAMPO AVEC ADRIANO

On ne saurait trop recommander à ceux qui souhaitent découvrir la corrida de commencer par le campo: c’est là où l’aspect le plus naturel du combat des toros se manifeste directement. Lorsqu’en plus, on a la chance d’accompagner un maestro comme Adriano, (Adrien Salenc), aux petits soins pour ceux qui le suivent, on ne peut qu’en sortir enchanté!

Adriano en véronique devant une vache de Casa de los Toreros. ©JYB

Adriano a quitté sa famille à 13 ans, après seulement une année à l’école taurine d’Arles, pour intégrer l’école taurine d’El Juli à Arganda del Rey dans la banlieue de Madrid: il lui a fallu tout apprendre, l’Espagnol, d’abord, mais aussi la cuisine, le ménage, la lessive, le repassage enfin tout ce qu’il faut pour vivre en colocation avec 6 étrangers à Madrid, en suivant des études au collège local et à l’école taurine.

Doblon d’Adriano, à une vache de Casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

C’est l’époque où il considère qu’être apprenti torero c’est de la survie: il faut dominer la solitude, expérimenter le plus tôt possible la dureté de la profession et se rendre compte qu’on sera toujours seul devant le toro!

Passe par le haut de Adriano à une vache de casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

Pour surmonter ce stress, la pensée des blessures voire de la mort, il intériorise ses sentiments: c’est un processus d’acceptation. Il essaie de ne pas y penser tout en étant conscient. Mais il ne croit pas avoir besoin de psychologues ou de coach pour effectuer cette mentalisation, juste quelques bons amis qui l’entourent, le critiquent ou le conseillent.

Adriano en naturelle devant une vache de Hermanos Sampedro le 8 mars 2024. ©JYB

Il garde de grands souvenirs de son séjour à Arganda del Rey: à peine un mois après son arrivée, il sortait au campo avec El Juli qui lui a toujours parlé dans les callejons lorsqu’il est devenu matador.

Adriano en passe de las flores, devant une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB

Au delà de ces confidences, on a pu admirer la technique et l’entrega d’Adrien devant successivement des vaches de Casa de Los Toreros, Soto de la Fuente (tienta sous un mauvais temps apocalyptique, voir mon précédent article), et Hermanos Sampedro. Chance du torero ou choix volontaire des ganaderos, au moins 3 de ces vaches devraient être sélectionnées pour perpétuer la race. (Habituellement les éleveurs ne gardent que 6 à 10% des vaches tientées).

Adriano en desplante devant une vache de Casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

Son concept du toreo est simple: analyser le comportement de chaque élevage pour adapter sa technique aux toros qui sortiront en piste. C’est ainsi qu’il considère Victoriano del Rio et Garcigrande comme les élevages les plus exigeants. Miura est particulier car il demande un toreo défensif.

Adriano en circulaire inversée devant une vache de Hermanos Sampedro le 8mars 2024. ©JYB

La vraie peur d’Adrien est qu’un bon toro lui échappe: c’est la peur de la scène qui surpasse la peur de l’animal. C’est pourquoi, il considère qu’il ne faut jamais baisser les bras, toujours faire l’effort pour dominer. Pendant 15 minutes il faut être à fond et concentré à 300 %

Pecho de Adriano à une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB

Adriano débutera sa temporada le dimanche des Rameaux à Villarobledo où il donnera l’alternative à Sergio Felipe devant des toros de Voltalegre. la corrida sera télévisée par CMM

A ce jour, il n’a que 5 ou 6 contrats signés (contre 15 en 2023) dont La Brède, les autres attendant d’être annoncés par les empresas.

Adriano en trincherilla, devant une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB
Circulaire inversée d’Adriano, devant une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB

Au final de ces 3 jours, Adriano a confirmé : torero de classe que l’on devrait voir plus souvent car il transmet ses émotions, réagit avec ce qui le fait vibrer (comme le public espagnol) et montre en permanence son bonheur de toréer, sa passion du toro et sa joie de vivre. (Toujours un grand sourire aux lèvres signe de son caractère extraverti).

Adriano, avant la tienta (il retrousse ses manches!) ganaderia Casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

Jean-Yves Bloin https://facealacorne.fr/au-campo-avec-adriano/

Valence: pour une minute de génie et de bons toros. 

Valence.8ème festejo des Fallas . Une moitié d’arène.

3 toros de J P Domecq (1,2 et 6),  2 du Puerto de San Lorenzo (3 et4) 1 de la Ventana del Puerto (5). 

Pour Cayetano Ordoñez, Fuchsia et or: salut au tiers et Silence 

Juan Ortega, Blanc rosé et or, Ovation et Ovation 

Borja Jimenez, Bleu roi et or, Oreille et Vuelta. 

Affluence réduite à un tiers d’arène (que voulez- vous, Roca Rey ne peut pas être là tous les jours). Présidence de mr Maicas, qui a bien tenu son poste. 

Les toros ont tous été dignes d’une place de première et le premier dévolu à Cayetano était un grand toro. Ils ont tous poussé plus ou moins au cheval mais la bravoure du lot n’est pas à mettre en cause. Le 5eme dont Juan Ortega avait la charge a été le plus compliqué, alternant les phases d’humiliation et les retours ou coups de tête brutaux ou sournois. 

Tous bien armés , particulièrement astifino le 6ème. 

Cette tarde de toros nous a proposé trois toreros de valeur mais comment le dire sans vexer l’un ou l’autre, c’est Juan Ortega qui a crevé le plafond avec une entame au capote de son premier toro à donner la foi à un athée. 

Mais parlons de la soirée dans l’ordre: Cayetano a toujours envie, il a des fulgurances de toreria pure, se jouant la vie, ratant ceci, réussissant cela mais sans jamais se dégonfler. Le vent soulève sa muleta et le toro lui fonce dessus,, il fuit à toutes jambes, mais que vouliez- vous qu’il fît? Le toro était extraordinaire et ce fut lui qui régla le ballet, cela n’empêcha pas l’héritier Ordoñez de monter ses talents son courage son culot. Il se mit à genoux en début de faena et aussi pour le final. Un avis sonna, entière rapière au second essai.  

Salut au tiers et énorme ovation au toro à l’arrastre. ( imaginons Puntero, de JPD et ses 517K devant Roca, non non ça ne se fait pas de dire des choses pareilles, il aurait tout raflé, oreille s queue et patte, comme jadis!). 

Le plus gros de Puerto de San Lorenzo ( 571 K) est haut, brave il met les reins pour deux bonnes piques. Hélas il est violent dans sa bravoure , devient dangereux, cherche l’homme. Le public est partagé et siffle et applaudit.Cayetano va chercher l’épée, , puis le descabello qui tue au premier essai. Silence. 

A mes yeux l’homme du jour , c’est Juan Ortega, nonobstant l’oreille gagnée de haute lutte par Borja Jimenez. Ortega , artiste infini sait arrêter le temps, bloquer les horloges faire voler les anges , rêver les brutes, il nous a bouleversés avec sa réception au capote à son premier, Poderoso un Juan Pedro de 541K, negro mulato, très sérieux , qui chargeait vite et qu’il sut ralentir accompagner avec une infinie douceur, quatre veronicas et rematées par une revolera d’anthologie. Borja vint au quite par chicuelinas, et on vit le million de kilomètres entre les deux . 

Brindis au public, toreo lent et lié, des séries de droitières en rond sans jamais rompre, des naturelles templées et très retenues, comme  mises en réserve pour continuer jusqu’au bout. Malheur , le vent empêcha le final de rester au même niveau, l’épée fut une estocade courte, efficace mais au second essai.  Qu’importe , ce fut tellement beau. 

Au 5ème Juan Ortega a hérité du plus difficile des adversaires, un castaño haut , très armé devant. Bonne entame de faena de muleta, le toro fait mine d’humilier mais c’est un leurre, la tête navigue à hauteur des jambes. Malgré le danger Ortega insiste et le fait avec courage. Mais il ne sortira rien de bon de ce toro de la Ventana, il faut abréger. Belle épée haut et court en sortant des cornes à l’ultime centième de seconde. Ovation. 

Dans cette terna artiste cherchez l’erreur. Non que Borja Jimenez en soit une, mais son style violent , rapide et tremendiste s’associait bizarrement a ses deux compañeros de ce soir. Entrega totale, son quite par chicuelinas est un exemple de témérité, comme toute sa faena au premier, de l’audace de l’audace encore de l’audace, mais après? Eh bien, après il y a une oreille! De poids,  

Et le torero d’Espartinas nous gratifiera d’une aventure risquée elle aussi avec ce Juan Pedro de 5 ans , negro entrepelado. Le toro est rapide vif et le capote de réception est autoritaire. Tito Sandoval en bon picador dose comme il faut ses deux actuacions. Borja nous offre ensuite deux belles séries droitières et à gauche , compas ouvert il ordonne au toro de passer, en se jouant la vie dans les cornes, fait des luquesinas et lâche sa muleta. 

A ce moment là on sait que tout repose sur l’épée. Hélas une demie insuffisante laisse le toro aux planches dont il ne veut pas sortir ni tomber tout près. Un avis sonne, le descabello fait tomber l’animal au premier essai et c’est une belle vuelta, déception pour Borja qui ne sortira pas en triomphe, qui couronne cette soirée. 

Un bon lot de Juan Pedro Domecq avec un excellent premier. 

Jean François Nevière 

Avila: alternative de Sergio Rodriguez

Les oreilles de Roca Rey 

Par Jean François Nevière président de Mexico Aztecas y Toros

La vieille diatribe sur les devoirs et pouvoirs des présidences taurines ne cesse d’empoisonner le débat. Il existe de nombreux, trop nombreux exemples d’injustice et de non- respect du règlement qui veut que définitivement la première oreille d’un toro si elle est réclamée par le public de façon indéniablement majoritaire soit octroyée sans barguigner par le président.  Libre à lui de porter sur les gradins un regard circulaire plus ou moins dubitatif selon qu’il aime ou n’aime pas soit le torero soit la faena qui vient d’être accomplie, si le public majoritairement réclame des trophées, le premier lui appartient et la présidence doit faire couper le premier pavillon. 

L’enthousiasme général que signifie la persistance des ovations pour obtenir la deuxième oreille est davantage sujette à caution et on dit que cette seconde oreille est celle de la présidence. Soit. 

Un cas d’espèce nous a été offert hier à Valence lors du troisième toro. Brave, toro bien fait et piqué sans excès, ce qui a pu faire croire à un manque de bravoure, ce toro a si bien livre combat qu’il est utile de rappeler que la bravoure ne s’exprime pas seulement à la pique mais aussi dans le capote en rechargeant sans cesse, aux banderilles en poursuivant les toreros de plata et à la muleta en allant, et c’était le cas hier, “a mas” jusqu’à l’épée reçue en chargeant le matador. Forte demande d’indulto que le président refusa… il en avait le droit absolu et   on ne lui fera pas reproche de cette sévérité. 

Mais je voudrais prendre un exemple qui devrait faire école : l’an dernier à Las Ventas lors de la corrida de Victoriano del Rio sortit un toro extraordinaire, avec force, durée, genio, pitons à épingler un papillon sur la talanquère, et en face de lui, en souvenir du Yiyo un magnifique Roca Rey qui avait pris le costume bordeaux et Azabache que portait le yiyo à Madrid lorsque… Hommage donc, arrière-plan d’héroisme, envie d’honorer José Cubero, mort pour et par les toros. 

La faena du premier toro s’était bien passée et Roca avait coupé une oreille de poids. A son second donc, se profile l’ouverture possible de la Puerta Grande pour le péruvien, s’il coupe une autre oreille. 

Pendant la faena de muleta un hurluberlu du tendido 7 l’invective alors même que Roca Rey se joue littéralement la vie, croisé on ne peut plus dans le berceau des cornes de ce grand toro, le matador montre son épée et tourne la tête vers l’hurleur. 

Se sentant insulté sans motif et avec le pundonor qu’on lui connait, Andrès RR continue une faena d’extrême engagement, tant et si bien que le toro le prend sous la jambe, le jette en l’air, le torero retombe entre les cornes et le toro le secoue dans tous les sens coups au ventre, roulade, ses compagnons de cartel, el Juli et Talavante accourent, le maestro reprend l’épée, mete y sacca et une demi-lame concluant très vite ce qui manqua d’être une tragédie… Yiyo tu as vu ça de là-haut. 

Le public hurle “TORERO TORERO, demande l’oreille à la quasi-unanimité, ferveur et admiration, peur conjurée mêlées. 

Que croyez-vous qu’il arriva ? 

Le président, avec la morgue d’un petit dictateur pâlot et le regard d’un poisson mort fit vite un geste à l’arrastre pour enlever la dépouille du toro. 

Voilà le double exemple de l’injustice et du mépris. 

Primo il ne voulait pas donner cette oreille parce qu’elle ouvrait la Puerta Grande au Numero1 mondial 

Secundo il devait jouir, ce malheureux, de son pouvoir discrétionnaire quand 24000 personnes debout criaient leur admiration, en refusant d’accéder à leur droit le plus strict. 

Depuis quelques années on assiste de plus en plus de la part de sociétés taurines à des colloques visant à former les présidents et à les rendre plus compétents.  Est-ce là le résultat de ces formations qui amènent autant de ratés, de refus ? 

Le palco n’est pas là pour sanctionner mais pour assister au bon déroulement de la fiesta, avec deux alguacilillos pour maintenir l’ordre. 

Il y a dans l’escalafon actuel, et à des grades assez élevés, deux ou trois toreros dont je ne raffole pas, pour des motifs que je pourrais défendre, mais, moi président (comme disait l’autre), j’oublie cette dilection plus ou moins grande et si le public, dans sa majorité demande l’oreille, je la lui donne, sans hésitation. 

 Je crois vraiment que c’est ce que devraient faire toutes les présidences, qu’elles fussent de Madrid, de Vic ou d’ailleurs. 

Et ce ne serait que justice. 

Jean François Nevière 

Monumental de Mexico: indulto lors de la corrida de rejoneo

Monumental Plaza México (México D.F.). Plus de moitié d’arène.

Toros de La Estancia, le cinquième ‘Recuerdos’, nº 19, cárdeno, de 499 kilos, a été gracié. 

ANDY CARTAGENA, ovation et oreille

EMILIANO GAMERO, ovation et deux oreilles symboliques

 FAURO ALOI, ovation et ovation.  

Le forcado Uriel Montes membre des  Forcados Amadores de México a été grièvement blessé au cou lors d’une pega. Cornada de 5 cm de profondeur avec les mandibules touchées. Ses fonctions vitales ne sont pas affectées, précise le parte.

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