Mois : mars 2024 Page 8 sur 18

L’auberge espagnole Ă  la fĂ©ria d’Arles

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A Arles, du vendredi 29 mars au lundi 1er avril, la Nouvelle Auberge Espagnole vous accueillera  avec expo et prĂ©sentation de livres taurins


La nouvelle Auberge Espagnole vous accueillera pendant la fĂ©ria de PĂąques Ă  Arles et s’installe du vendredi 29 mars au lundi 1 avril, salle Jean et Pons Dedieu (62 rue du 4 septembre) de 10h Ă  20h. librairie taurine qui prĂ©sentera les derniĂšres publications et un trĂšs grand choix de littĂ©rature taurine.

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Exposition d’artistes :

Michel Volle, photographie

Alain Dervieux, photographie

Élisa Laugier Martinez, peinture

Charlotte Houot, peinture

DĂ©dicaces des auteurs : Dimanche 31 mars de 14h Ă  16h

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JoĂ«l Bartolotti : “Chicuelo, un torero pour l’histoire”

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Bruno Lasnier : “Vamonos sur le chemin du RocĂ­o“

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Fabien Penchinat et Francis Zamponi : “La clĂ©mence de Titus“ prix Hemingway

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Antonio Arevalo et Robert MargĂ© : “Robert MargĂ©, au cƓur du toro”

Chicuelo. Un torero pour l’histoire

Joël Bartolotti (2023)

Si Chicuelo a acquis la postĂ©ritĂ© taurine en raison de la passe de cape qui porte son nom, son apport Ă  la tauromachie est beaucoup plus important car il fut le vrai fondateur du toreo moderne. GrĂące Ă  cette biographie richement documentĂ©e JoĂ«l Bartolotti rĂ©habilite pour l’histoire cet immense torero.

Format 16/24, 220 pages, 50 illustrations en couleur et noir et blanc. Prix : 25 €

Vamonos ! Sur le chemin du RocĂ­o

Pierre Vidal et Bruno Lasnier

C’est un voyage incroyable et captivant que nous proposent le journaliste et Ă©crivain Pierre Vidal et le photographe Bruno Lasnier. Ils nous invitent Ă  les suivre sur le chemin du RocĂ­o, ce pĂšlerinage jusqu’Ă  un petit village andalou oĂč se retrouvent des centaines de milliers de personnes chaque annĂ©e pour la PentecĂŽte. 

Format 17,00 x 24,00 cm,128 pages, 23 €

La clémence de Titus et autres nouvelles du prix Hemingway

SĂ©bastien Ambit, dix-neuviĂšme laurĂ©at, nous offre une nouvelle surprenante et sensible oĂč les hĂ©ros sont sur les gradins et la corrida prend des airs d’opĂ©ra. A l’image du texte laurĂ©at, les meilleures nouvelles de l’Ă©dition 2023 composent un excellent recueil bien dans l’air du temps, fĂ©ministe, passionnĂ©, prolĂ©tarien et poĂ©tique, qui nous emmĂšne des lointains villages d’Espagne Ă  Mauthausen, d’une mercerie Ă  l’atelier d’un photographe, et jusqu’au parvis des arĂšnes de NĂźmes…a

Format 13,0 cm × 19,7 cm, 176 pages, 17 €

Robert MargĂ©, au cƓur du toro

Antonio Arevalo

Dans la saga de la tauromachie française, Robert MargĂ© occupe une place essentielle et singuliĂšre : il fut d’abord l’un des pionniers de l’élevage de toros braves en France. Parti de rien, il en est devenu le porte-Ă©tendard avec des succĂšs inespĂ©rĂ©s si on considĂšre le nombre de ses toros graciĂ©s et surtout sa rĂ©cente consĂ©cration madrilĂšne. Mais il y a aussi l’empresario des arĂšnes de BĂ©ziers et l’apoderado qui fit Ă©merger un certain Sebastion Castella.

Format 12,00 x 18,00 cm, 144 pages, 15 €

(Communiqué)

Valence: Rigueur Janséniste de Paco Ureña 

DerniĂšre corrida des Fallas de Valence, en demi-teinte, avec des toros trĂšs bien prĂ©sentĂ©s de Montalvo ,d’un poids moyen de 535 Kg, une arĂšne Ă  demi pleine pour ne pas dire vide Ă  demi. 

Il fait froid, le vent souffle et va gĂȘner les toreros. 

Pour : El Fandi, blanc et parements noirs :oreille et oreille 

Paco Ureña, rouge et or: Ovation au tiers et trĂšs grande ovation au tiers. Emilio de Justo,marine et or: palmas et silence. 

Disons vite que Emilio de Justo a tirĂ© le plus mauvais lot, compliquĂ©â€ violent parado regards en coin, mettant en fuite les banderilleros, et mĂȘme si on reconnait au maestro une entrega remarquable, notamment quand il n’a pas tremblĂ© au sixiĂšme infect  malgre son physique avantageux( se souvenir qu’il faut se mĂ©fier des beaux !). 

Exit Emilio de Justo. 

Le triomphateur maintenant: au premier de la tarde  qui entre en galopant avec allĂ©gresse, le torero de Grenade, vĂȘtu de blanc comme la neige que dans son jeune temps il avait l’habitude de fouler en skieur aux cuisses solides, effectuĂ©s dare-dare une prestation style” vite fait bien fait” aprĂšs trois paires de banderilles Ă  ne faire pĂąlir personne. Une Ă©pĂ©e concluante , on a vu le public demander l’oreille, et on a vu du mĂȘme coup un prĂ©sident obeir au rĂšglement.  Vox populi … Normal. 

A son second , le Fandi avait peut- ĂȘtre dĂ©cidĂ© de faire mieux, ce qu’il fit aux banderilles avec une paire  posĂ©e poder a poder et une al violin, et l’autorisation de poser une quatriĂšme paire. 

Son dĂ©but de faena de rodillas aux planches en avançant sur les genoux vers un centre trĂšs lointain encore, le toro se chargea de signifier au Fandi qu’il devait se relever , ce qu’il fit sans attendre et lĂ  commença une suite de sĂ©ries de bonne facture, un molinete  isolĂ©, deux passages Ă  droite et une sĂ©rie de naturelles interrompue par le museau du bicho.  Le toro lui, Ă©tait trĂšs beau et trĂšs noble et accepta sans les contester deux redondos pas du meilleur goĂ»t. Un tiers d’épĂ©e finira par venir Ă  bout de ce toro pein de possibilitĂ©s, mort tristement aux planches. Cela a plu et le palco a donnĂ© l’oreille. 

Bon! Ceci dit on a vu un torero avec deux toros  forts, compliquĂ©s mais dont , avec beaucoup de courage et de talent, et d’AME, on a vu sortir des gestes magnifiques surtout, surtout la plus belle sĂ©rie de naturelles au 5eme toro dont Uréña, s’il avait tuĂ© sans faille aurait coupĂ© une oreille de trĂšs grande valeur. 

Le brindis au premier de ses adversaires, Paco Ureña l’adressa Ă  l’”aficion colombienne qui souffre tant en ce moment”. 

Ce  deuxiĂšme toro ne valait pas grand chose mais la difficultĂ© on le sait stimule ce jeune homme triste qui a l’inverse du granadino ne cherche pas Ă  tout prix Ă  plaire, ce qui confine, on le sait bien, Ă  la vulgaritĂ©. 

Parlons du 5Ăšme que Paco Ureña combattit avec esprit, puissance et douceur, abnĂ©gation ,sens du risque , aguante et Ă©videmment sĂ©vĂ©rite jansĂ©niste ce qui n’est le truc d’aucun de ses compagnons d’un soir. 

Compas a demi ouvert, la muleta trainant sur le sable, le maestro fait passer ce grand toro le bout des cornes Ă  dix centimĂštres des zapatillas. 

Faena riche et digne des plus grands, et l’épĂ©e , une demie qui aurait pu tout aussi bien suffire tardera, toro refugiĂ© aux planches final pĂ©nible, sinon c’était l’explosion d’une grand pĂ©tition. Mais je veux souligner un dĂ©tail important Ă  mes yeux: le matador,   au-delĂ  de l’échec, a souri, tellement heureux d’avoir si bien torĂ©Ă© avec un animal   qui au dĂ©part refusait d’aller au cheval puis  s’était mis Ă  pousser  Ă  fond. Mi- manso, mi- bravo, j’ai pour ma part assistĂ© Ă  une faena pour le souvenir. 

C’est bien pourquoi Fandi a triomphĂ© oui, mais celui qui a torĂ©Ă© c’est Paco Ureña. 

Jean François NeviÚre

Bellegarde changement d’horaires

Au Mexique ce week-end

Plaza San Marcos Ă  Aguascalientes (Mexique). CinquiĂšme de la saison. Plus des trois quarts d’entrĂ©es dimanche par un aprĂšs-midi ensoleillĂ© mais venteux. Taureaux d’ Espiritu Santo barre , de belle
facture, les trois premiers et les trois derniers plus sérieux.

RAÚL PRIETO, applaudissements et oreille

ANDRÉS GARCÍA , applaudissements et applaudissements aprùs avis.

KEVIN LOYO , ovation et vuelta.

TEXCOCO EL GALO, LA PREMIÈRE PUERTA GRANDE

Texcoco (État de Mexico, Mexique) ArĂšnes Silverio PĂ©rez. PremiĂšre corrida de la FĂ©ria Internationale du Cheval 2024. 1/3 d’arĂšne, l’aprĂšs-midi avec chaleur et beaucoup de vent Taureaux Barralva , inĂ©gaux en prĂ©sence; quatre d’origine espagnole,

Uriel Moreno “El Zapata” , silence aprĂšs avertissement et applaudissements ;

Antonio García « El Chihuahua », silence et applaudissements ;

AndrĂ© Lagravere “El GaloL”, oreille et oreille.

Miahuatlan , Veracruz. Plein. Des taureaux de Rancho Seco et un de NĂșñez del Olmo.

Le rejoneador Mario Sandoval : Oreille et deux oreilles.
Angelino de Arriaga : ovation et deux oreilles.

Tepich , Quintana Roo. Plein. Taureaux de San Salvador.

Ángel Lizama El Papo : Deux oreilles.
José María Pastor : Oreille.

Juan Corbacho : Ovation

Dos Rios , Veracruz. Corrida mixte. Plus des trois quarts d’arĂšne Taureaux Coyotepec, qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s bons ; le troisiĂšme de Tenexac.

Cuauhtémoc Ayala : Deux oreilles.

Alejandro Lima El Mojito : deux oreilles avec demande de queue.
L’Espagnol JosĂ© Cabrera : deux oreilles et une queue.

Les enfants rejoneadoesr Ximena et Cuauhtémoc Rafael, deux oreilles.

Milhaud

C’est au Centre socio-culturel de Milhaud, dans le Gard, que les fĂ©rias de St Martin de Crau, AlĂ©s et Istres ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es vendredi dernier.

Sous l’initiative du prĂ©sident du CTPR, Arnaud Frade, cette soirĂ©e passionnante sur ces trois fĂ©rias a ravi l’assistance dans des dĂ©bats arbitrĂ©s par Mathias.

On sait que l’dentitĂ© des ces trois importants rendez taurins est bien diffĂ©rente, mais nĂ©anmoins les inquiĂ©tudes et les espoirs de chacun restent les mĂȘmes.

Ces fĂ©rias sont aujourd’hui complĂ©mentaires aux grandes et ont le mĂ©rite de faire perdurer une tradition, une culture.

Communiqué

Jean Yves Bloin: AU CAMPO AVEC ADRIANO

On ne saurait trop recommander Ă  ceux qui souhaitent dĂ©couvrir la corrida de commencer par le campo: c’est lĂ  oĂč l’aspect le plus naturel du combat des toros se manifeste directement. Lorsqu’en plus, on a la chance d’accompagner un maestro comme Adriano, (Adrien Salenc), aux petits soins pour ceux qui le suivent, on ne peut qu’en sortir enchantĂ©!

Adriano en véronique devant une vache de Casa de los Toreros. ©JYB

Adriano a quittĂ© sa famille Ă  13 ans, aprĂšs seulement une annĂ©e Ă  l’école taurine d’Arles, pour intĂ©grer l’école taurine d’El Juli Ă  Arganda del Rey dans la banlieue de Madrid: il lui a fallu tout apprendre, l’Espagnol, d’abord, mais aussi la cuisine, le mĂ©nage, la lessive, le repassage enfin tout ce qu’il faut pour vivre en colocation avec 6 Ă©trangers Ă  Madrid, en suivant des Ă©tudes au collĂšge local et Ă  l’école taurine.

Doblon d’Adriano, Ă  une vache de Casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

C’est l’époque oĂč il considĂšre qu’ĂȘtre apprenti torero c’est de la survie: il faut dominer la solitude, expĂ©rimenter le plus tĂŽt possible la duretĂ© de la profession et se rendre compte qu’on sera toujours seul devant le toro!

Passe par le haut de Adriano à une vache de casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

Pour surmonter ce stress, la pensĂ©e des blessures voire de la mort, il intĂ©riorise ses sentiments: c’est un processus d’acceptation. Il essaie de ne pas y penser tout en Ă©tant conscient. Mais il ne croit pas avoir besoin de psychologues ou de coach pour effectuer cette mentalisation, juste quelques bons amis qui l’entourent, le critiquent ou le conseillent.

Adriano en naturelle devant une vache de Hermanos Sampedro le 8 mars 2024. ©JYB

Il garde de grands souvenirs de son sĂ©jour Ă  Arganda del Rey: Ă  peine un mois aprĂšs son arrivĂ©e, il sortait au campo avec El Juli qui lui a toujours parlĂ© dans les callejons lorsqu’il est devenu matador.

Adriano en passe de las flores, devant une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB

Au delĂ  de ces confidences, on a pu admirer la technique et l’entrega d’Adrien devant successivement des vaches de Casa de Los Toreros, Soto de la Fuente (tienta sous un mauvais temps apocalyptique, voir mon prĂ©cĂ©dent article), et Hermanos Sampedro. Chance du torero ou choix volontaire des ganaderos, au moins 3 de ces vaches devraient ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©es pour perpĂ©tuer la race. (Habituellement les Ă©leveurs ne gardent que 6 Ă  10% des vaches tientĂ©es).

Adriano en desplante devant une vache de Casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

Son concept du toreo est simple: analyser le comportement de chaque Ă©levage pour adapter sa technique aux toros qui sortiront en piste. C’est ainsi qu’il considĂšre Victoriano del Rio et Garcigrande comme les Ă©levages les plus exigeants. Miura est particulier car il demande un toreo dĂ©fensif.

Adriano en circulaire inversée devant une vache de Hermanos Sampedro le 8mars 2024. ©JYB

La vraie peur d’Adrien est qu’un bon toro lui Ă©chappe: c’est la peur de la scĂšne qui surpasse la peur de l’animal. C’est pourquoi, il considĂšre qu’il ne faut jamais baisser les bras, toujours faire l’effort pour dominer. Pendant 15 minutes il faut ĂȘtre Ă  fond et concentrĂ© Ă  300 %

Pecho de Adriano à une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB

Adriano dĂ©butera sa temporada le dimanche des Rameaux Ă  Villarobledo oĂč il donnera l’alternative Ă  Sergio Felipe devant des toros de Voltalegre. la corrida sera tĂ©lĂ©visĂ©e par CMM

A ce jour, il n’a que 5 ou 6 contrats signĂ©s (contre 15 en 2023) dont La BrĂšde, les autres attendant d’ĂȘtre annoncĂ©s par les empresas.

Adriano en trincherilla, devant une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB
Circulaire inversĂ©e d’Adriano, devant une vache de Hermanos Sampedro, le 8 mars 2024. ©JYB

Au final de ces 3 jours, Adriano a confirmĂ© : torero de classe que l’on devrait voir plus souvent car il transmet ses Ă©motions, rĂ©agit avec ce qui le fait vibrer (comme le public espagnol) et montre en permanence son bonheur de torĂ©er, sa passion du toro et sa joie de vivre. (Toujours un grand sourire aux lĂšvres signe de son caractĂšre extraverti).

Adriano, avant la tienta (il retrousse ses manches!) ganaderia Casa de los Toreros, le 6 mars 2024. ©JYB

Jean-Yves Bloin https://facealacorne.fr/au-campo-avec-adriano/

Valence: pour une minute de génie et de bons toros. 

Valence.8Ăšme festejo des Fallas . Une moitiĂ© d’arĂšne.

3 toros de J P Domecq (1,2 et 6),  2 du Puerto de San Lorenzo (3 et4) 1 de la Ventana del Puerto (5). 

Pour Cayetano Ordoñez, Fuchsia et or: salut au tiers et Silence 

Juan Ortega, Blanc rosé et or, Ovation et Ovation 

Borja Jimenez, Bleu roi et or, Oreille et Vuelta. 

Affluence rĂ©duite Ă  un tiers d’arĂšne (que voulez- vous, Roca Rey ne peut pas ĂȘtre lĂ  tous les jours). PrĂ©sidence de mr Maicas, qui a bien tenu son poste. 

Les toros ont tous Ă©tĂ© dignes d’une place de premiĂšre et le premier dĂ©volu Ă  Cayetano Ă©tait un grand toro. Ils ont tous poussĂ© plus ou moins au cheval mais la bravoure du lot n’est pas Ă  mettre en cause. Le 5eme dont Juan Ortega avait la charge a Ă©tĂ© le plus compliquĂ©, alternant les phases d’humiliation et les retours ou coups de tĂȘte brutaux ou sournois. 

Tous bien armés , particuliÚrement astifino le 6Úme. 

Cette tarde de toros nous a proposĂ© trois toreros de valeur mais comment le dire sans vexer l’un ou l’autre, c’est Juan Ortega qui a crevĂ© le plafond avec une entame au capote de son premier toro Ă  donner la foi à un athĂ©e. 

Mais parlons de la soirĂ©e dans l’ordre: Cayetano a toujours envie, il a des fulgurances de toreria pure, se jouant la vie, ratant ceci, rĂ©ussissant cela mais sans jamais se dĂ©gonfler. Le vent soulĂšve sa muleta et le toro lui fonce dessus,, il fuit Ă  toutes jambes, mais que vouliez- vous qu’il fĂźt? Le toro Ă©tait extraordinaire et ce fut lui qui rĂ©gla le ballet, cela n’empĂȘcha pas l’hĂ©ritier Ordoñez de monter ses talents son courage son culot. Il se mit Ă  genoux en dĂ©but de faena et aussi pour le final. Un avis sonna, entiĂšre rapiĂšre au second essai.  

Salut au tiers et Ă©norme ovation au toro Ă  l’arrastre. ( imaginons Puntero, de JPD et ses 517K devant Roca, non non ça ne se fait pas de dire des choses pareilles, il aurait tout raflĂ©, oreille s queue et patte, comme jadis!). 

Le plus gros de Puerto de San Lorenzo ( 571 K) est haut, brave il met les reins pour deux bonnes piques. HĂ©las il est violent dans sa bravoure , devient dangereux, cherche l’homme. Le public est partagĂ© et siffle et applaudit.Cayetano va chercher l’épĂ©e, , puis le descabello qui tue au premier essai. Silence. 

A mes yeux l’homme du jour , c’est Juan Ortega, nonobstant l’oreille gagnĂ©e de haute lutte par Borja Jimenez. Ortega , artiste infini sait arrĂȘter le temps, bloquer les horloges faire voler les anges , rĂȘver les brutes, il nous a bouleversĂ©s avec sa rĂ©ception au capote à son premier, Poderoso un Juan Pedro de 541K, negro mulato, trĂšs sĂ©rieux , qui chargeait vite et qu’il sut ralentir accompagner avec une infinie douceur, quatre veronicas et rematĂ©es par une revolera d’anthologie. Borja vint au quite par chicuelinas, et on vit le million de kilomĂštres entre les deux . 

Brindis au public, toreo lent et liĂ©, des sĂ©ries de droitiĂšres en rond sans jamais rompre, des naturelles templĂ©es et trĂšs retenues, comme  mises en rĂ©serve pour continuer jusqu’au bout. Malheur , le vent empĂȘcha le final de rester au mĂȘme niveau, l’épĂ©e fut une estocade courte, efficace mais au second essai.  Qu’importe , ce fut tellement beau. 

Au 5Ăšme Juan Ortega a hĂ©ritĂ© du plus difficile des adversaires, un castaño haut , trĂšs armĂ© devant. Bonne entame de faena de muleta, le toro fait mine d’humilier mais c’est un leurre, la tĂȘte navigue Ă  hauteur des jambes. MalgrĂ© le danger Ortega insiste et le fait avec courage. Mais il ne sortira rien de bon de ce toro de la Ventana, il faut abrĂ©ger. Belle Ă©pĂ©e haut et court en sortant des cornes Ă  l’ultime centiĂšme de seconde. Ovation. 

Dans cette terna artiste cherchez l’erreur. Non que Borja Jimenez en soit une, mais son style violent , rapide et tremendiste s’associait bizarrement a ses deux compañeros de ce soir. Entrega totale, son quite par chicuelinas est un exemple de tĂ©mĂ©ritĂ©, comme toute sa faena au premier, de l’audace de l’audace encore de l’audace, mais aprĂšs? Eh bien, aprĂšs il y a une oreille! De poids,  

Et le torero d’Espartinas nous gratifiera d’une aventure risquĂ©e elle aussi avec ce Juan Pedro de 5 ans , negro entrepelado. Le toro est rapide vif et le capote de rĂ©ception est autoritaire. Tito Sandoval en bon picador dose comme il faut ses deux actuacions. Borja nous offre ensuite deux belles sĂ©ries droitiĂšres et Ă  gauche , compas ouvert il ordonne au toro de passer, en se jouant la vie dans les cornes, fait des luquesinas et lĂąche sa muleta. 

A ce moment lĂ  on sait que tout repose sur l’épĂ©e. HĂ©las une demie insuffisante laisse le toro aux planches dont il ne veut pas sortir ni tomber tout prĂšs. Un avis sonne, le descabello fait tomber l’animal au premier essai et c’est une belle vuelta, dĂ©ception pour Borja qui ne sortira pas en triomphe, qui couronne cette soirĂ©e. 

Un bon lot de Juan Pedro Domecq avec un excellent premier. 

Jean François NeviĂšre 

Avila: alternative de Sergio Rodriguez

Les oreilles de Roca Rey 

Par Jean François NeviÚre président de Mexico Aztecas y Toros

La vieille diatribe sur les devoirs et pouvoirs des prĂ©sidences taurines ne cesse d’empoisonner le dĂ©bat. Il existe de nombreux, trop nombreux exemples d’injustice et de non- respect du rĂšglement qui veut que dĂ©finitivement la premiĂšre oreille d’un toro si elle est rĂ©clamĂ©e par le public de façon indĂ©niablement majoritaire soit octroyĂ©e sans barguigner par le prĂ©sident.  Libre Ă  lui de porter sur les gradins un regard circulaire plus ou moins dubitatif selon qu’il aime ou n’aime pas soit le torero soit la faena qui vient d’ĂȘtre accomplie, si le public majoritairement rĂ©clame des trophĂ©es, le premier lui appartient et la prĂ©sidence doit faire couper le premier pavillon. 

L’enthousiasme gĂ©nĂ©ral que signifie la persistance des ovations pour obtenir la deuxiĂšme oreille est davantage sujette Ă  caution et on dit que cette seconde oreille est celle de la prĂ©sidence. Soit. 

Un cas d’espĂšce nous a Ă©tĂ© offert hier Ă  Valence lors du troisiĂšme toro. Brave, toro bien fait et piquĂ© sans excĂšs, ce qui a pu faire croire Ă  un manque de bravoure, ce toro a si bien livre combat qu’il est utile de rappeler que la bravoure ne s’exprime pas seulement Ă  la pique mais aussi dans le capote en rechargeant sans cesse, aux banderilles en poursuivant les toreros de plata et Ă  la muleta en allant, et c’était le cas hier, “a mas” jusqu’à l’Ă©pĂ©e reçue en chargeant le matador. Forte demande d’indulto que le prĂ©sident refusa… il en avait le droit absolu et   on ne lui fera pas reproche de cette sĂ©vĂ©ritĂ©. 

Mais je voudrais prendre un exemple qui devrait faire Ă©cole : l’an dernier Ă  Las Ventas lors de la corrida de Victoriano del Rio sortit un toro extraordinaire, avec force, durĂ©e, genio, pitons Ă  Ă©pingler un papillon sur la talanquĂšre, et en face de lui, en souvenir du Yiyo un magnifique Roca Rey qui avait pris le costume bordeaux et Azabache que portait le yiyo Ă  Madrid lorsque… Hommage donc, arriĂšre-plan d’hĂ©roisme, envie d’honorer JosĂ© Cubero, mort pour et par les toros. 

La faena du premier toro s’était bien passĂ©e et Roca avait coupĂ© une oreille de poids. A son second donc, se profile l’ouverture possible de la Puerta Grande pour le pĂ©ruvien, s’il coupe une autre oreille. 

Pendant la faena de muleta un hurluberlu du tendido 7 l’invective alors mĂȘme que Roca Rey se joue littĂ©ralement la vie, croisĂ© on ne peut plus dans le berceau des cornes de ce grand toro, le matador montre son Ă©pĂ©e et tourne la tĂȘte vers l’hurleur. 

Se sentant insultĂ© sans motif et avec le pundonor qu’on lui connait, AndrĂšs RR continue une faena d’extrĂȘme engagement, tant et si bien que le toro le prend sous la jambe, le jette en l’air, le torero retombe entre les cornes et le toro le secoue dans tous les sens coups au ventre, roulade, ses compagnons de cartel, el Juli et Talavante accourent, le maestro reprend l’épĂ©e, mete y sacca et une demi-lame concluant trĂšs vite ce qui manqua d’ĂȘtre une tragĂ©die… Yiyo tu as vu ça de lĂ -haut. 

Le public hurle “TORERO TORERO, demande l’oreille Ă  la quasi-unanimitĂ©, ferveur et admiration, peur conjurĂ©e mĂȘlĂ©es. 

Que croyez-vous qu’il arriva ? 

Le prĂ©sident, avec la morgue d’un petit dictateur pĂąlot et le regard d’un poisson mort fit vite un geste Ă  l’arrastre pour enlever la dĂ©pouille du toro. 

VoilĂ  le double exemple de l’injustice et du mĂ©pris. 

Primo il ne voulait pas donner cette oreille parce qu’elle ouvrait la Puerta Grande au Numero1 mondial 

Secundo il devait jouir, ce malheureux, de son pouvoir discrĂ©tionnaire quand 24000 personnes debout criaient leur admiration, en refusant d’accĂ©der Ă  leur droit le plus strict. 

Depuis quelques annĂ©es on assiste de plus en plus de la part de sociĂ©tĂ©s taurines Ă  des colloques visant Ă  former les prĂ©sidents et Ă  les rendre plus compĂ©tents.  Est-ce lĂ  le rĂ©sultat de ces formations qui amĂšnent autant de ratĂ©s, de refus ? 

Le palco n’est pas lĂ  pour sanctionner mais pour assister au bon dĂ©roulement de la fiesta, avec deux alguacilillos pour maintenir l’ordre. 

Il y a dans l’escalafon actuel, et Ă  des grades assez Ă©levĂ©s, deux ou trois toreros dont je ne raffole pas, pour des motifs que je pourrais dĂ©fendre, mais, moi prĂ©sident (comme disait l’autre), j’oublie cette dilection plus ou moins grande et si le public, dans sa majoritĂ© demande l’oreille, je la lui donne, sans hĂ©sitation. 

 Je crois vraiment que c’est ce que devraient faire toutes les prĂ©sidences, qu’elles fussent de Madrid, de Vic ou d’ailleurs. 

Et ce ne serait que justice. 

Jean François NeviĂšre 

Monumental de Mexico: indulto lors de la corrida de rejoneo

Monumental Plaza MĂ©xico (MĂ©xico D.F.). Plus de moitiĂ© d’arĂšne.

Toros de La Estancia, le cinquiĂšme â€˜Recuerdos’, nÂș 19, cĂĄrdeno, de 499 kilos, a Ă©tĂ© graciĂ©. 

ANDY CARTAGENA, ovation et oreille

EMILIANO GAMERO, ovation et deux oreilles symboliques

 FAURO ALOI, ovation et ovation.  

Le forcado Uriel Montes membre des  Forcados Amadores de MĂ©xico a Ă©tĂ© griĂšvement blessĂ© au cou lors d’une pega. Cornada de 5 cm de profondeur avec les mandibules touchĂ©es. Ses fonctions vitales ne sont pas affectĂ©es, prĂ©cise le parte.

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