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Alejandro Talavante, le maître de la main gauche à Las Ventas où Clemente confirme

President : José Maria Fernandez

Cavalerie : Equigarce S.L onze rencontres

Public : lleno

Metéo :couvert avec du vent

Alejnadro Talavante :Silence / Deux oreilles

Juan Ortega : Silence et avis / Silence et avis

Clemente :Salut et avis / Silence et avis

Le lot provient du fer de Victoriano Del Río, tandis que les deux derniers toros sont issus du second fer de Victoriano de Cortés. L’ensemble est bien présenté et homogène, offrant une belle allure dans l’arène.

Seul le quatrième toro se distingue par son caste, exprimant davantage de caractère et de combativité. Le reste du lot, en revanche, peine à démontrer une véritable bravoure, laissant une impression violence et un manque de race. laissant une impression plus discrète sur le ruedo .

Alejandro Talavante

Le matador débute avec des véroniques ou la douceur s’exprime. Le toro avec plus de noblesse que son prédécesseur . Alejandro Talavante s’illustre par un joli quite, précis et inspiré suite à la première rencontre. Lors de la seconde charge, l’animal se montre plus franc, mais sans véritable poussée. La cérémonie s’achève avec Clemente, qui remet la muleta au matador. Ce dernier exécute quelques muletazos, cherchant à donner du rythme à la faena.Cependant, le toro manque de force, autant sur les naturelles que sur les derechazos. Face à cette faiblesse, le matador décide d’écourter l’affrontement pour se saisir de l’épée. Le coup est porté, mais l’épée tombe contraire et caida. L’émotion reste palpable dans les gradins.

Le toro se révèle plus complexe à gauche qu’à droite sous la cape d’Alejandro Talavante. La rencontre au cheval manque de bravoure, ne laissant qu’un souvenir insignifiant.

Les premiers muletazos sont exécutés avec du temple, tandis que les derechazos, portés par une poignée franche, marquent la faena. L’émotion traverse l’arène, touchant le public. Les naturelles, profondes et pleines de finesse, sont chaleureusement applaudies. Les “Olé” résonnent à chaque passe, accompagnant la domination du matador. Dans ces derechazos maîtrisés, le toro se rompt, se laisse entraîner par la muleta, complètement absorbé. Ce toro inspire le matador, qui semble détenu dans son art, habité par l’instant. L’épée est engagée et bien placée. Les tendidos s’illuminent sous une pluie de pañuelos, saluant la prestation.

Juan Ortega

Ce toro affiche le même comportement que le second. Juan Ortega l’accueille avec quelques véroniques élégantes. Après la pique, l’andalou exécute un quite apprécié par le public madrilène, suivant deux charges au cheval. Talavante répond immédiatement à ce quite, poursuivant l’échange artistique.

Les passes par le haut s’enchaînent avec douceur. Sur la gauche, Juan Ortega veut d’abord exécuter un muletazo bas, mais ajuste son geste avec un trincherazo plus court. La première série est empreinte de temple, déclenchant une belle réaction du public. Le matador trouve le bon rythme et parvient à dominer le toro, malgré quelques difficultés sur les premières naturelles.Les applaudissements résonnent avec force. Une légère présence du vent accompagne la faena, mais sans gêner le travail du matador. Lors de l’estocade, un pinchazo sur un recibir marque la première tentative. La seconde, bien placée, s’avère efficace, concluant le combat avec maîtrise.

Ce toro, issu du second fer de Victoriano del Cortés, montre un comportement plus harmonieux. Sa première charge est franche, mais la seconde manque d’engagement. Clemente exécute un quite correct avant que le matador ne change de terrain pour débuter la faena. L’animal, la langue ouverte, donne des coups de tête en entrant dans la muleta, rendant les naturelles et derechazos moins abouties. Face à cette difficulté, le matador écourte la faena et saisit l’épée. En suerte contraire, il pinche à sa première tentative, et les suivantes ne sont guère plus convaincantes. Finalement, il conclut par deux descabellos pour achever le combat.

Clemente

Clemente s’apprête à affronter son premier toro, sous les regards attentifs de sa famille, de ses amis et des aficionados français. Ce moment crucial, empreint d’émotion, confirme son engagement et sa volonté de briller face à cette confirmation d’alternative qui l’attend. . Quelques véroniques élégantes ouvrent la faena. Puis, un coup de tête brutal du toro interrompt l’instant. La cérémonie de confirmation se déroule sous les yeux attentifs d’Alejandro Talavante et Juan Ortega, témoins de l’événement.

Le public applaudit, tandis que le matador, concentré, enchaîne les passes avec des redondas précises. Du temple jusque dans le regard du torero, la maîtrise s’affirme. Les premiers naturelles se déploient vers le tendido sept, propres malgré les assauts du toro. Les applaudissements se poursuivent, saluant les derechazos impeccables. Soudain, une grosse voltereta de Clemente ! Le piton accroche la chaquetilla du matador, l’instant est suspendu. La première épée tombe, basse et contraire. Une seconde est nécessaire pour conclure le combat. L’émotion demeure.

Ce sixième toro, lui aussi issu du second fer, entre en piste sous le regard attentif du public. Clemente exécute quelques passes, cherchant à poser la faena. À la rencontre avec le cheval, la première charge manque de franchise, tandis que la cuadrilla peine à faire preuve de rigueur. L’animal, manso, finit par se diriger vers le cheval de réserve.

Les premiers muletazos sont portés avec domination et détermination, en plein centre. Les premières derechazos suscitent des applaudissements d’encouragement. Les naturelles, appliquées et pleines de prudence, démontrent la technique du matador, mais l’ensemble peine à provoquer une véritable émotion. Malgré plusieurs tentatives pour faire passer le toro, l’inspiration ne semble pas au rendez-vous.

L’épée est engagée, une demie dans le morillo. La prestation de Clemente, bien que privée de trophée, ne passe pas inaperçue aux yeux des spectateurs.

Resena Nicolas Couffignal « vu à la télévision »

Le point de vue de Michel Naudy

Une corrida décevante de Victoriano del Rio sauvée par le 4e qui eu physiquement suffisamment de fond pour supporter la faena. Un manque de race généralisée qui s’est traduit de différentes façons
Clemente a été très bien avec le toro de la confirmation qui est sorti tête haute et a rapidement accusé une difficulté à humilier. Clemente en a pris rapidement la mesure déclenchant le soutien du public. La difficulté à humilier s’est manifestée par deux avertissements à gauche et à droite par des arrêts en cours de charge pour regarder le torero. Ce que Clemente a aguanté sans sourciller. Le danger était bien présent et l’accrochage spectaculaire arriva, le torero restant suspendu par la chaquetilla sur la corne. On pouvait s’attendre à une oreille, espoir évanoui après deux estocades très basses.
Le premier de Talavante paraissait piqué avant d’aller au cheval. Dès le début de faena on s’attendait à ce qu’il se couche… inutile d’épiloguer
Ortega fait parler magnifiquement son temple à la cape comme à la muleta. Las, le manque de force du cornu le fait ressembler plus à une petite sœur de la charité qu’à un toro de combat. Fin de faena dans l’indifférence
Talavante voit tout de suite la noblesse du 4e et lance sans attendre son festival inspiré qui le fait enchaîner plusieurs séries des deux mains sans l’aide de l’épée factice. Une grande estocade lui assure la puerta grande
La faiblesse du 5e le conduit à développer du genio. Repli stratégique rapide d’Ortega
Le 6e se livre à deux premiers tiers complètement désordonnés. Dans ces conditions, accusant aussi, certainement, la rouste subie au 1er et la pression de l’événement, tarde à prendre la mesure de son opposant qui de plus s’éteint rapidement.
Michel NAUDY

Vauvert, Santiago López Ortega le plus en vue…

Santiago López Ortega le plus en vue…

Jeudi 8 mai. Cette édition de la Journée de l’Avenir a débuté le matin par le Bolsín organisé par le CT El Campo au cours duquel face au bétail de Jacques Giraud, six aspirants, Isaac Galvín, Sacha El Mosti, Hadrien Lucq, Baptiste Angosto, Rémy Asensio et Lisares, se sont disputés le troisième Trophée Robert Laurent. A la fin de l’exercice, c’est Rémy Asensio, de Nîmes, qui a décroché la timbale, ce qui lui a octroyé le droit d’intégrer le cartel de la novillada non piquée de la tarde.

Après les agapes de la mi-journée avec notamment une impressionnante paella, la novillada non piquée a démarré avec respectivement les « parejas » suivantes : Santiago López Ortega/Pagès-Mailhan, /Giraud, Clovis/Barcelo et Rémy Asensio/La Suerte.

Les représentants des clubs organisateurs se sont présenté en piste et ont reçu une belle ovation aux côtés de Patrick Bricongne, président du CT El Campo.

Beau temps, public restreint. Bétail inégal en présentation, en retrait le 2, au demeurant faible.

Santiago López Ortega : oreille.

Manuel Fuentes : silence.

Clovis : oreille.

Rémy Asensio : silence.

Le Mexicain Santiago López Ortega a ouvert la séance face à un eral de Pagès-Mailhan face auquel il s’est signalé au capote avant de banderiller lui-même pour un résultat mitigé. Brindis à l’assemblée d’une faena débutée du plus bel effet en se ployant, la suite cohérente chez le protégé de Luis Miguel Encabo, avec aussi le matador Juan de Castilla comme témoin. Au final, après une voltereta, entière tombée. Plus tard, il aura les honneurs sur le podium, au terme d’un trasteo somme toute réussi.

Manuel Fuentes a eu l’infortune de tomber en partage sur un eral limité en coffre et jarrets. Il a toutefois tenté de donner le change en posant les banderilles puis à la faena en exécutant quelques muletazos comme il pouvait entre deux chutes de son adversaire, le tout manquant forcément de ligazón et de mando. Conclusion à la peine.

Clovis arrivait auréolé de quelques succès depuis le début de la temporada, avec récemment celui du Bolsín de Bougue qui lui rapporte cinq engagements, et pas des moindres. Ce jour, il alla recevoir son Barcelo a portagayola avant de se montrer entreprenant au capote. Aux banderilles, il se fit spectaculairement accrocher aux planches au sortir de la deuxième paire. Touché au genou gauche et le traje déchiré, il alla le faire rapiécer, le costume pas le genou, et salua avant de brinder au respectable une faena qui semblait bien partie. Las, un autre tampon vint quelque peu refroidir l’ambiance, mais Clovis a alors montré tout son aguante, « s’entréguant » sur plusieurs séries avant d’en finir d’une entière tombée au second coup. On le connaissait talentueux, on l’a vu aussi, aujourd’hui, en valiente ! En espérant bien sûr, que son problème de genou soit vite réglé…

Rémy Asensio s’est fait applaudir sur sa réception capotera, mais après avoir brindé » à Gilles Raoux et Serge Alméras, les choses se compliquèrent et il eut par la suite pas mal de peine à tenter de dominer un La Suerte certes exigeant, mais qui n’était pas non plus un diable. Il est vrai que Rémy n’en est qu’à ses débuts et ce n’était déjà pas si mal d’exposer envie et courage. Comme dit l’adage, c’est en forgeant..

Paul Hermé torofiesta.com

Séville: les hommes au-dessus des toros

Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Douzième de la Feria de Abril 2025. Lleno

Toros de Juan Pedro Domecq

• DIEGO URDIALES, ovation et oreille.

 SEBASTIÁN CASTELLA, oreille et vuelta al ruedo après avis et bronca au palco.  

• PABLO AGUADO, vuelta al ruedo et silence. 

José Chacón a salué au cinquième. 

Encore une fois, dans cette féria, les hommes ont été au-dessus des toros. Si la presse qualifie ce lot de meilleur envoyé à Séville, on est loin de la vérité : des toros certes d’une noblesse excellente pour le torero, mais d’une faiblesse latente qui ne leur permettait pas de supporter 2 vraies piques et pour certains d’un manque de race évident.

Le premier sort abanto et prend soin d’éviter les capes jusqu’au moment où Urdiales va le chercher au centre pour lui servir 3 belles véroniques. A la faena, il entame par aidées et enchaine sur 2 séries de derechazos et 2 de naturelles. Mesurant bien les capacités du toro, il prend l’épée et lui porte une demie estocade en place avant de saluer.

Le 4, de semblable comportement, acceptera quand même une douzaine de véroniques, mais fléchira en fin de série. Comme il tombe sous la pique, le public exige le changement, mais la présidence ne cède pas. La faena commence à mi-hauteur à droite, mais les séries de naturelles sont plus profondes, même si dans les gradins on entend parler « d’emocion » ! L’épée sera foudroyante et en place et déclenchera une pétition que la présidence suivra mais qui parait généreuse.

Castella va lui aussi chercher son toro au centre de la piste mais celui-ci parait plus noble dans les véroniques bien menées mais assez rapides. Le toro est épargné à la pique, et Castella enchaine sur un quite magnifique par chicuelinas tafalleras gaoneras et revolera. Aguado intervient également en chicuelinas bien faites. Viotti se distingue aux banderilles. A la faena après les aidées par le haut, Castella enchaine sur des derechazos liés et surtout une grande série de naturelles qui déclenchent la musique. L’épée engagée tombe trasera mais n’empêche pas la pétition majoritaire suivie par le président qui accorde l’oreille.

Le cinquième est accueilli par de magnifiques véroniques genou à terre puis 3 superbes véroniques debout. Les piques sont des simples contacts ; Jose Chacon salue aux banderilles. L’entame est classiquement « castellienne » :2 pendules, et le maestro enchaîne sur des séries liées à droite qui déclenchent la musique, puis 1 série de naturelles dont 2 à pieds joints qui suscitent les olés. Le toro garde du jus pour les derechazos suivants mais finit par en avoir assez. L’estocade entière, légèrement trasera, concluante précède une énorme pétition à laquelle le président refuse de céder malgré une double bronca de catégorie ! Castella parcourt le ruedo pour une vuelta fêtée, mais il n’a pas le sourire des beaux jours.

Le troisième comme les précédents sort abanto, mais en évitant les cites, préférant le vide du soleil. Quand enfin il charge, Aguado lui sert 6 véroniques dont 2 lentes très sévillanes. Il l’emmène à la pique par chicuelinas marchées, mais le toro tombe à l’impact et ne reçoit que 2 picotazos. La faena entamée par molinete et derechazos démarre en musique. Le toro montre sa noblesse et répète sans être cité. Les naturelles provoquent les olés. Avant l’estocade une série par le haut, trinchera et passe du mépris. Un pinchazo suivi d’une entière en prenant un choc à la poitrine déclenche une pétition minoritaire qui permet une vuelta.

Le sixième se comporte comme les précédents et sort suelto de la cape d’Aguado. Il s’emploie à la première pique donnant l’impression d’être plus brave, ce qui reste à confirmer. Aux banderilles il charge tête haute et Ivan Garcia montre ses qualités. La faena commence par doblones en gagnant vers le centre, mais dans les séries suivantes le toro se fait défensif, derrotant beaucoup. Quelques passes de châtiment et une épée quasi entière en terminent avec ce toro.

JY Blouin texte et photos. Photos additionnelles F. de Marchi

Séville: Roca Rey au seuil de la Porte du Prince

Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Onzième de la Feria de Abril 2025. Lleno de ‘No hay billetes’. 

Toros de Victoriano del Río,

• MIGUEL ÁNGEL PERERA, vuelta al ruedo et palmas.

 

 JUAN ORTEGA, silence et silence.  

• ROCA REY, deux oreilles après avis, silence après avis

Le lot de Victoriano del Rio était très divers : 2 presque à 6 ans, 1 à peine 4 ans, le reste 4 ans et demi, les poids de 501 à 550 kilos. Cela se ressentira au comportement. Tous manifesteront quelques signes de faiblesse, mais iront au bout de leur combat, d’autant que les piques ne seront pas appuyées pour préserver leurs forces.

Face à eux, Roca Rey et le public croyaient à la porte du Prince. Mais l’épée le trahira à son second ! Perera et Ortega auront de bons passages.

Le premier de Perera est à 2 mois des 6 ans et se défend à la pique en derrotant même dans le second picotazo. Après un beau quite d’Ortega en véroniques, l’entame par le haut est suivie de belles séries de derechazos templés et liés qui déclenchent la musique : le toro est noble et à gauche la série se conclut par trincherilla et passe du mépris. L’estocade entière sera trasera et tombée, ce qui explique que la rigoureuse présidente refuse la pétition, mais Perera fera une vuelta fêtée.

Le quatrième porte le même nom que le toro gracié à Dax, mais il n’en a pas les qualités. A la cape il serre à gauche et à la pique ne pousse que de la corne droite. Il humilie dans les passes de la droite, avec quelques fléchissements, mais a tendance à rechercher sa querencia. L’estocade sera desprendida et efficace, mais ne permettra même pas le salut.

Ortega a montré ses qualités de capeador dans son quite au premier, mais il effectue une nouvelle démonstration en accueillant le deuxième par une grande série de véroniques profondes allant a mas. Dans le quite de Roca Rey, le toro donne des signes de faiblesse et de mansedumbre. La faena commence par des aidées de bonne qualité et le toro répète jusqu’à la deuxième série à droite. Ensuite, son manque de transmission est apparent jusqu’à l’estocade presque à l’encuentro, pour une entière en place.

Le cinquième est accueilli par de belles véroniques conclues par 3 médias de haut vol. le toro quite seul le burladero pour se précipiter sur le cheval de pique et subir une pique dure bien gérée par Oscar Bernal, suivie d’un picotazo : dans les deux le toro se défend de la tête. A la faena, superbe entame par le haut et trinchera suivie de derechazos et de naturelles où le toro derrote. Quelques passes de châtiment et une estocade tombée concluent la prestation.

Le 3 ème, Manigero, vient parait-il d’une bonne famille. Cela se confirme dans les premières véroniques chargées avec ardeur suivies d’une chicuelina et d’une revolera applaudies. A la pique, il est épargné, mais pousse à la première. Ce toro est moins rematé que les précédents (qui ont presque 2 ans de plus) en sortie d’hiver, mais fait son devoir. Roca Rey lance sa faena par des statuaires énormes, suivies d’une passe cambiada de la gauche, et enchaine par 2 grandes séries de derechazos liés conclues par un changement de main et une circulaire inversée de la gauche pour amener les naturelles. Le toro humilie bien et charge avec classe. Une nouvelle grande série de derechazos liés et des circulaires inversées précèdent l’estocade desprendida mais concluante. 2 oreilles fortement demandées par l’arène entrouvrent la porte du Prince.

Le 6 ème est amené jusqu’au centre par des véroniques dont certaines à pieds joints. A la pique, le toro est épargné, pour un début de faena par statuaires et des séries de derechazos dont la clé est le ligazon : la musique joue ! Les passes sont aussi bien liées à droite qu’à gauche et la Maestranza s’enflamme. Des passes par le haut pour terminer, et c’est l’échec à l’épée : 2 pinchazos et une entière contraire le long des planches. L’ovation a été belle à la sortie, et Roca Rey peut encore rêver à son deuxième cartel samedi (El Parralejo).

JY Blouin texte et photos avec les photos de F. de Marchi

 

Séville: Les épées font défaut à la moisson promise

Plaza de toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Dixième festejo de la Feria de Abril 2025. Lleno.

Toros de Santiago Domecq, le second ‘Anárquico’ nº116, de 558 kilos, vuelta al ruedo.

• MANUEL ESCRIBANO, silence et silence.

• MIGUEL ÁNGEL PERERA, ovation après deux avis et silence.

 BORJA JIMÉNEZ, silence après avis et silence.

Les Santi Domecq étaient attendus après leurs brillantes prestations de l’an dernier. Tout ne fut pas parfait même si le 2 Anarquico obtient la vuelta ; seuls le premier et le 6 ème ont aussi fait vibrer le public et l’on a quand même vu des passages aux piques où les toros s’engageaient et poussaient, même si la puya était vite relevée pour ménager les faenas.

Manuel Escribano accueille son premier à porta gayola et le toro le met en difficulté en venant au pas et en chargeant au dernier moment. Il enchaine avec de bonnes véroniques et conduit le toro pour 2 piques poussées et bien menées par Juan Francisco Pena. Après ses banderilles, il attaque la faena par 2 pendules où le toro puissant a encore beaucoup de jus. De même dans les deux premières séries à droite ; mais après la 3 ème série, le toro accusera les piques et baissera de ton. L’échec à l’épée lui permettra d’écouter le silence.

Le quatrième, de belle présentation, ne subira que 2 picotazos, même s’il pousse ardemment dans le peto. Aux banderilles, un beau quiebro aux barrières provoque les applaudissements. Mais à la faena le toro parait éteint et n’embiste pas avec la race des 2 premiers. A l’estocade, une entière en place après pinchazo et nouveau silence.

Perera touche le meilleur toro du jour : un animal qui sort indécis, avant de se livrer à la pique : même après la puya retirée il s’acharne et continue à pousser. A la faena, superbe entame alternant passes par le haut et par le bas et le toro se livre dans 3 grandes séries de derechazos liés qui font sonner la musique. Perera torée mains très basses ce que le toro supporte grâce à une embestida vive et allègre. Malheureusement, l’épée trasera sera d’effet lent obligeant Perera à utiliser le descabello, alors que le toro relève la tête : après 6 tentatives, les deux oreilles promises se transforment en un salut chaleureux.

Le cinquième accueilli en brega manifeste sa faiblesse latente en chutant en sortie de 2 piques légères, ce qui provoque une pétition de changement refusée. La faena, techniquement bonne et adaptée à ce toro faible et sur la défensive ne transmet pas car il n’a pas la force de sa combativité. L’estocade sera bonne mais le public ne réagit pas.

Borja Jimenez accueille en véroniques un toro qui répète avec ardeur dans la cape et subit 2 piques légères mais en poussant avec bravoure. La faena commence par des doblones de dominio, impressionnants, et se poursuit par des séries droitières qui ne transmettent pas malgré leur qualité. Même après une passe cambiada, le toréo reste terne à droite comme à gauche faute d’un adversaire. La demie épée trasera après pinchazo suivie de 3 coups de verdugo mettra fin à l’épreuve.

Le 6 ème qui se livre à porta gayola et dans des véroniques et chicuelinas conclues par une média templée superbe, va se livrer à la pique en soulevant le cheval pendant de longues minutes permettant à Sandoval de montrer ses qualités de cavalier en restant en selle et en conservant son cheval debout. La faena débutée à genoux et toréée ensuite par le bas avec dynamisme, montre un toro encasté et mobile. Mais un nouvel échec à l’épée fermera tout espoir de trophée.

Encore une corrida intéressante, qui aurait pu se terminer avec une moisson d’oreilles, mais les épées ont fait défaut !

JY Blouin texte et photos; photos complémentaires Ferdinand de Marchi.

Actus sur la feria de Pentecôte de Nîmes

Interview exclusive de Marco Pérez 
avant son alternative à Nîmes
Lors d’un passage en France, Marco Pérez a voulu découvrir le théâtre de son alternative du vendredi 6 juin. À cette occasion, une interview exclusive avec les arènes de Nîmes et la rencontre avec l’Amphithéâtre romain. 

Victorino Martin vous présente sa corrida du lundi 9 juin
Victorino Martin a reçu les arènes de Nîmes chez lui, à la finca Las Tiesas de Santa Maria pour nous faire découvrir les toros sélectionnés pour le solo de Borja Jiménez, le lundi de Pentecôte à 18h.  Il nous parle de cette corrida évènement, du torero qui va affronter ses toros et ça donne envie d’y être… Interview exclusive au coeur du campo.

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Séville: lot médiocre, diestros de qualité

Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Neuvième de la Feria de Abril 2025. Lleno de ‘No hay billetes’. 

Toros de Hnos. García Jiménez (1º bis, 2º, 3º , 4º) et Olga Jiménez,

• MORANTE DE LA PUEBLA, ovation après avis et oreille après avis.

• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et ovation après avis.

• ALEJANDRO TALAVANTE, silence et oreille, pétition de la seconde et bronca au palco

On n’attend pas beaucoup de cet élevage qui reste traditionnel à Séville. Et l’on n’est pas surpris de voir sortir des toros justes de présentation, notamment le quatrième anovillado, et au comportement généralement mansote. 3 d’entre eux faisant à peine leur devoir au cheval ! Une qualité : tous humilient beaucoup et font preuve d’une noblesse parfois marquée cependant par des derrotes de mauvais goût.

Le premier de Morante est changé pour ??? et son sobrero sort avec une réserve évidente devant les capes. Manso à la pique, il répond aux statuaires de Morante immobile, avant d’accepter deux séries de derechazos bien liés qui font résonner la musique. A gauche, c’est plus compliqué avec quelques extranos du toro et beaucoup d’enganchones. L’estocade par l’extérieur en deux temps limitera les récompenses à un salut.

Le quatrième petit de trapio, sort abanto avant de subir deux piques carioquées où il pousse. Entame par 2 doblones enchainés sur une série par le haut et la musique joue de nouveau après le ligazon d’une série de derechazos. Ce ligazon se retrouve dans les naturelles ce qui enthousiasme la Maestranza, de même que les abanicos qui terminent la séquence. L’estocade en entrant droit est tombée, mais n’empêche pas l’attribution de l’oreille après pétition majoritaire.

Manzanares accueille son premier par des véroniques élégantes et après les piques bien gérées par Paco Maria, et le quite en gaoneras de Talavante, entame sa faena par doblones puis une série splendide de derechazos liés qui à nouveau déclenchent la musique. Un passage à gauche puis à nouveau des derechazos supérieurs à un toro qui répète plutôt bien, et une estocade entière, bien portée mais tombée qui déclenche une pétition majoritaire et une oreille.

Au cinquième, qui se défend dans le peto, et derrote dans les séries de derechazos liés, Manzanares doit attendre les naturelles pour entendre la musique : toujours le ligazon. A l’estocade en arrière et plate mais suffisante après pinchazos, le maestro voit s’envoler ses espoirs de porte du Prince qui semblait possible.

Talavante, tombe sur un premier manso à la pique, qui dans les instants suivants va infliger une cornada de 30 cm à Javier Ambel, pourtant un des meilleurs banderilleros du circuit (sans conséquence grave apparemment selon le parte médical). A la muleta le toro s’avère moins noble que les précédents et l’estocade entière sera desprendida mais efficace.

Le sixième verra Talavante tomber dans un de ses travers : toréer le public autant que son toro. Cordobinas à la cape, entame à genoux avec cambiada dans le dos et arrucina etc. heureusement il reste 2 séries de derechazos liés et 2 de naturelles menées en musique et un final en naturelles des 2 mains. L’estocade entière, en place, en décomposant les gestes vaut à elle seule l’oreille que la faena n’aurait peut-être pas pu gagner.

Au total, malgré les toros, une tarde intéressante, dont on retiendra que pour plaire à Séville, il faut avant tout lier des passes !

JY Blouin texte et photos avec F. de Marchi

Le banderillero Javier Ambel a été soigné à l’infirmerie pour une cornada de 30 cm à la cuisse droite alors qu’il banderillait le troisième. Pronostic menos grave, transport à l’hôpital Virgen Maria.

SEVILLE, REJONEO: UNE SEULE OREILLE POUR DIEGO

Diego Ventura sur « Quitasueno« 

Plaza de toros de La Real Maestranza de Sevilla. Huitième de la Feria de Abril 2025. Plus de 3/4. 

Toros de Fermín Bohórquez,

Rui Fernandez sur « Olympo »

• RUI FERNANDES, silence et ovation

Diego Ventura sur « Bronce« .

• DIEGO VENTURA, ovation et oreille et pétition de la seconde

Guillermo Mendoza sur « Jibaja ».

 GUILLERMO HERMOSO DE MENDOZA, ovation et oreille

Photos envoyé spécial JY Blouin.

Madrid: pétition et vuelta pour el Cid de Maria

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. Dernier de la Feria de la Comunidad 2025. 11.793 spectateurs.

Novillos, por orden de lidia, de Ángel Luis Peña, José González, Guerrero y Carpintero, Cerro Longo, Caras Blancas de Carpio et Hermanos Sandoval,

• BRUNO ALOI, silence après avis et silence après avis

• CRISTIANO TORRES, silence après avis et silence après avis.

• CID DE MARÍA -qui se présentait à Madrid-, silence et vuelta al ruedo après pétition. 

Juan Carlos Rey a salué au cinquième.

Copa Chenel: Carlos Olsina brille à Algete

Algete (Madrid) Copa Chenel –

Toros de José Cruz (1º, 2º, 3º et 5º bis) et Martín Lorca (4º et 6º)

Rubén Pinar, silence et silence après avis;

Carlos Olsina, oreille et oreille;

Sergio Rodríguez, oreille après deux avis et oreille.

Très brillante prestation de Carlos Olsina à Algete dans cette phase finale de la Copa Chenel. Bien à ses deux passages, le Biterrois, très à son aise, a fait preuve de beaucoup de fermeté, de classe et de joie de toréer devant deux bons adversaires, bien présentés et sérieusement défendus de José Cruz. Le cinquième de Martin Lorca s’étant cassé la patte il dut remettre le couvert avec un toro de l’éleveur bilbaino comme sobrero. Ces deux opposants, le premier surtout, ont fait preuve de beaux quartiers de noblesse sur lesquels Carlos s’appuya pour triompher: toreo allègre, dominateur, classique dans sa forme. Bien conclue par deux entières, la seconde époustouflante et d’effet immédiat..

Ruben Pinar, moins heureux au sorteo, a fait preuve de l’officio qu’on lui connaît. Il sut calmer les ardeurs du premier de Martin Lorca (sorti en quatrième), toro violent qui avait envoyé bouler, avec pertes et fracas, la cavalerie. Faena engagée et solide mais conclue de manière calamiteuse à l’épée.

Sergio Rodriguez encore néophyte puisqu’il s’agissait là d’une de ses premières sorties comme matador a montré qu’il avait beaucoup de talent lui aussi. C’est une incontestable personnalité qui s’appuie sur un vrai courage. Il eut un lot difficile mais qui se laissait faire. Il en fit bon usage en en tirant le maximum à la muleta ne perdant jamais les papiers, avec des passages bien rythmés et élégants. Deux bonnes épées, la seconde spectaculaire en se jetant sur l’animal immobile.

Le qualifié n’est pas encore connu mais le match est serré entre lui et Carlos, ce qui n’enlève rien, en tout état de cause, au très bon moment du jeune Français que l’on verra bientôt avec plaisir à Aire-sur-l’Adour.

Pierre Vidal

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