Page 6 sur 174

“La tauromachie est un monde de rêve et d’espérance “Juan Mora à Saint-Sever.

Il y a quarante ans, je n’allais pas voir des corridas et je ne connaissais même pas leur existence. Ce soir,

 pourtant, avec un public composé de novilleros, de ganaderos et d’aficionados, La Peña Jeune Aficion nous a fait remonter le temps, de la tauromachie d’il y a 40 ans à celle d’aujourd’hui.

Carlos Abella, Olivier Martin, Juan Mora , Francis Wolf ,Hervé Touya et Olivier Mageste

Sous la conduite experte de Hervé Touya, qui mène la conférence d’une main de maître, chaque interlocuteur a partagé sa vision de la tauromachie d’hier et d’aujourd’hui. Cette soirée a été une véritable plongée dans l’évolution de cet art, révélant les transformations et les constantes qui marquent la tauromachie au fil des décennies.

Francis Wolf et l’éloquence du conferencier   La corrida est aujourd’hui en circuit fermé, confrontée à une société beaucoup plus hostile qu’il y a 40 ans. Lors de la conférence, il évoque la situation actuelle de la corrida en Amérique du Sud, en Espagne pour finir en France.  Il a détaillé l’évolution de l’antispécisme en France au cours des quatre dernières décennies. Il exprime son regret que la bravoure d’antan soit désormais remplacée par une quête de classe et de noblesse, qu’il trouve ennuyeuse.   En France, la tauromachie, en tant que culture minoritaire, puise une force unique dans cette marginalité. À l’inverse, en Espagne, où la corrida est une culture majoritaire, elle subit davantage d’attaques.

Carlos Abella

Au cours des quarante dernières années, Carlos Abella a noté que des Français, tels que Simon Casas, ont organisé des spectacles taurins en France et en Espagne. Il a également évoqué l’évolution des élevages français, comme celui de Robert Marge, qui ont réussi à s’imposer en Espagne. La société actuelle, selon lui, incarne la mort de l’héroïsme, contrairement à la corrida.

 Juan Mora partage sa vision de torero. 

Lors de sa conférence, il s’exprime avec la même passion quelorsqu’il était dans les arènes, pour ceux qui l’ont connu. Il souligne la différence dans l’éclosion des novilleros entre aujourd’hui et il y a quarante ans, prenant l’exemple du professeur qui accompagne un élève de la maternelle à l’université. Le romantisme n’existe plus. Les nouvelles technologies ont profondément modifié la manière dont les toreros perçoivent leur art aujourd’hui, ils se voient torero avant de sentir torero.

Il y a eu une évolution technique significative au cours de ces quarante dernières années. Il évoque une solitude incroyable, affirmant qu’il faut vaincre le toro avant de convaincre le public. Il se lève et Il décrit la façon dont il a mentalisé sa dernière naturelle dans sa chambre d’hôtel, en pleine nuit, transmettant ainsi une profonde émotion au public de la salle.

Olivier Martin

Olivier Martin observe un changement de société où l’écoute durant les tertulias s’est perdue, remplacée par l’attention des jeunes sur leurs téléphones. Malgré cela, il demeure optimiste. Il note également une évolution du toro, dont la charge est devenue plus profonde et plus affinée. Selon lui, l’encaste Domecq permet de modeler et d’adapter le toro à la tauromachie actuelle, contrairement aux autres encastes.

Pour Olivier Mageste, il y a des carences artistiques et un manque d’improvisation dans la manière de toréer, marquant une transition vers une nouvelle forme de tauromachie. Il observe également la disparition des festivals et de la création artistique, ce qui engendre une certaine nostalgie.

Après deux heures et demie de conférence, le public était ravi de ce moment d’échange. Nous nous retrouverons dimanche matin dans le cloître avec ” Por Sevillanas “, et pour clore cette quarantième semaine culturelle taurine à 16H30 une novillada non piquée avec le retour très attendu de la Ganaderia El Palmeral.

Texte et photos Nicolas Couffignal

Saragosse: le toreo à son zénith !

Photo Gil Mir

Plaza de toros de La Misericordia, Zaragoza. Septième de la Feria del Pilar2024.

Près de ¾ d’entrée.

Toros de Zacarías Moreno et Álvaro Núñez (2º),

Photo Gil Mir

MIGUEL ÁNGEL PERERApalmas après avis et silence.

Photo Gil Mir

DANIEL LUQUEdeux oreilles et deux oreilles.

Photo Gil Mir

TOMÁS RUFOoreille et deux oreilles.

Iván García y Jesús Arruga ont salué au 2ème ; Sergio Blasco et Fernando Sánchez ont salué au 6ème.

Juan Contreras a été blessé par le cinquième toro au genou gauche après avoir banderillé.

C’est une course qui fera date dans la temporada 2024 par la qualité du toreo proposé par Daniel Luque, l’entrega de Tomas Rufo et la variété du bétail de Zacarias Moreno. Le trapio des deux premiers fut contesté mais par la suite la présentation ira màs rendant l’ensemble acceptable pour une arène de preemière et correctement défendu.

Photo JY Blouin

C’est par son comportement que l’ensemble aura brillé : cette diversité aura donné le piquant nécessaire à la réussite de la tarde. Le lot de Perera s’est avéré le plus mauvais, le premier soso, le second (4ème) infumable se défendant sur place. Le premier adversaire de Luque (d’Alvaro Nuñez) se montra d’une grande noblesse sans mièvrerie, avec de la classe dans ses charges répétées, son suivant fut âpre, sur la défensive et ne se livra qu’avec parcimonie. Le troisième de la course, manso sous le cheval se révéla sous la muleta et procura un combat émouvant, le sixième noble répétait avec classe mais s’est éteint plus vite que l’on aurait souhaité. Il ne faut pas trop en demander quand même !

Bien Perera à son premier avec sa maîtrise habituelle mais il faut à l’extremeño des oppositions plus solides pour nous émouvoir. Il tua d’un épée tendida et trasera : il y eut quelques applaudissements côté ombre. Le second qui avait refusé les piques et que les banderilleros ne purent lidier avec efficience ne lui laissa aucune option. Avec sagesse, il n’attendit pas pour prendre l’épée et s’en débarassa d’un bajonazo de catégorie.

Photo JY B

Le premier opposant de Luque avait de beaux quartiers de noblesse et de la transmission. Le torero de Gerena ne laissa pas passer cette crème, à la cape d’abord puis surtout à, la muleta. Faena bien menée très spectaculaire, conduite sans aucune de baisse de ton, sur un bon rythme, par le bas qui déchaîna à juste titre l’enthousiasme maño. Les séries longues, conduites avec garbo, le corps relâché firent leur effet. Daniel conclut par une entière tarsera qui fit tombre le toro sin puntilla. Gros succès. Le cinquième était moins amène et avait fait transpirer la cuadrilla, attrapant au passage son banderillero Juan Contreras. Luque prit les choses en main avec sérénité et après des débuts compliqués il fit taire les quelques impatients puis les velléités musicales intempestives. Il finit par trouver la bonne distance et dans le silence de plomb de la Misercordia, construisit une faena engagée, obligeant l’animal rétif à plonger dans sa muleta devenue sur la fin suave et douce.  L’intelligence du toreo se manifesta de manière éclatante lors de ses instants stupéfiants. Il conclut par une entière un poil desprendida mais coupa deux pavillons sous les clameurs d’un public qui ne revenait pas de cette démonstration de poder. Quel as !

Photo JY Blouin

La jeune garde ne pouvait être en reste et Tomas Rufo rivalisa dans un corte, un style, différend de son aîné. Il soumit un premier lui aussi rétif à première vue, sur lequel personne n’aurait parié un kopeck. L’animal manso regardait les planches et sortit seul de la cavalerie sans s’y être employé. C’est au centre que Rufo l’entreprit en vieux briscard et c’est loin du terrain de prédilection de son adversaire qu’il réalisa un ensemble très engagé, sans fioriture, basé sur la verticalité et la sincérité. Une entière et une oreille qui pour certains en valait deux. Le toledano aura sa revanche avec le second qu’il passa avec goût à la cape par delantales avant de commencer sa faena à genoux. Ce prélude de feu mit les tendidos debout; faena moins complète que la précédente car le toro ira a menos. Il tua d’une entière d’effet immédiat et fut primé d’une double récompense pour l’ensemble de son œuvre.

Hier sous la coupole de la Misericordia avec Luque et Rufo, le toreo était à son zénith.

Pierre Vidal   

Le banderillero Juan Contreras : pronostic grave

Le subalterne Juan Contreras a été attrapé hier à Saragosse dans le tiers des banderilles du cinquième. Le banderillero a été attrapé au niveau de la jambe gauche lorsqu'il a placé la première paire de banderilles. Le banderillero se releva bientôt et entra tout seul dans l'infirmerie.

Selon ce qu'a appris ce média, Juan Contreras a subi une encornure à la fesse gauche avec un trou d'entrée de 6 cm. et trois trajectoires : une ascendante de 15 cm. qui atteint la crête iliaque ; un autre profond, externe, qui génère des lésions musculaires et meurtrit le nerf sciatique, opéré à l'infirmerie des arènes de Saragosse.

Le rapport médical officiel est le suivant :

'Cornada au niveau de la région fessière gauche, avec un trou d'entrée de 6 cm. et trois trajectoires : une ascendante de 15 cm. qui atteint la crête iliaque ; un autre profond, externe, qui sollicite les fibres des muscles grand fessier et moyen et un troisième, très profond et descendant, qui meurtrit le nerf sciatique. Un pronostic sérieux qui l’empêche de poursuivre le combat. Il déménage à la Clínica Quirón.
Signé : Dr Pilar Val-Carreres Rivera.

One Toro TV annonce sa présence à Jaen

Dans un communiqué officiel Onetoro tv annonce sa présence pour la Saint Lucas de Jaen. On peut interprêter cela comme un premier signe de la continuité de la chaîne.

Séville, le festival reporté au 20 octobre

La société Pagés, en consensus avec la Casa de Hermandad de Los Gitanos et avec Juan Antonio Ruiz 'Espartaco' après avoir consulté les bulletins météorologiques négatifs du samedi 12 octobre, a décidé de reporter la célébration de la fête en hommage à la droite- a remis le camero Curro Romero le 20 octobre prochain.

Le communiqué officiel est le suivant :

Réunis dans la Maison de la Confrérie des Gitans, les représentants de la Compagnie Pagés, de l'Association Nuevo Futuro, de la Confrérie des Gitans et de la Commission Organisatrice de la célébration, avec à sa tête le professeur Juan Antonio Ruiz 'Espartaco', ont décidé décidé, en raison des bulletins météorologiques négatifs envisagés pour l'après-midi du 12 octobre, de reporter la célébration de l'hommage à Curro Romero au 20 octobre à 17h30.

Bouillargues samedi

Roca Rey convalescence à domicile

Roca Rey est sorti de la clinique et poursuivra sa convalescence à domicile après avoir demandé à sortir volontairement de l’hôpital. Avec cette décision, Roca Rey poursuivra son repos à domicile sous les soins
indiqués, en attendant d’autres évaluations médicales pour déterminer son évolution dans les prochains jours.

Roca Rey poursuivra sa convalescence à domicile, où il maintiendra les drains en place pendant encore quelques jours. Le droitier a remercié le saficionados pour leur soutien et l’attention des professionnels de santé qui l’ont assisté.

Valence: Ponce despedida “a lo grande”

Valence (Valence).- Feria d’octobre 2024. Lleno de no hay billetes.

Corrida de Garcigrande (1er, 2e et 3e) et Juan Pedro Domecq (4e, 5e, 6e et 7e, le sobrero, en guise de regalo) pour Enrique Ponce, Alejandro Talavante et Nek Romero qui prenait l’alternative.

Enrique Ponce, l’oreille aprèsn avertissement, silence et deux oreilles après deux avis

Alejandro Talavante, oreille avec une forte demande de seconde et silence

Nek Romero, ovation après deux avertissements et vuelta

À la fin du paseo, les accords de l’hymne de la Communauté valencienne ont été joués et plus tard, l’hymne national. Le public a obligé Enrique Ponce à sortir pour saluer une très forte ovation

Au troisième. Fernando Sánchez a salué.

Saragosse: oreille pour El Cid

Photo Ph Gil Mir

Plaza de toros de La Misericordia, Zaragoza. Sixième de la Feria del Pilar 2024. 1/2 entrée. Corrida conscours

Toros de Concha y Sierra, Juan Luis Fraile, Galache, Peñajara, La Palmosilla  Salvador Gavira García,

Photo Ph. Gil Mir

ANTONIO FERRERA, vuelta al ruedo et silence après deux avis.

Photo Gil Mir

MANUEL JESÚS ‘EL CID’, silence et oreille.

Photo Gil Mir

MORENITO DE ARANDA, silence et vuelta al ruedo.

Angel Otero et  Manuel de los Reyes ont salué au 4ème.

Azulito n°9 né le 11/19, negro bragado de capa y de 474 kg de La Palmosilla a été déclaré meilleur toro.

On a vu dans cette corrida concours de bonnes choses, des détails intéressants, de beaux toros, mais rien de ce qui fait l’exceptionnel d’une corrida concours. la presse semble indiquer que le toro de La Palmosilla serait désigné vainqueur (peut-être parce que El Cid lui a coupé une oreille) mais pour moi, le prix est dieserto.

Le premier est un magnifique Concha y Sierra, sans doute un des derniers nés chez Jean-Luc Couturier. Ferrera le fait charger de loin à la pique, conformément à ses habitudes, et le toro impacte avec violence à 3 reprises, même s’il hésite à la 3 ème puis recule devant les capes. Ferera le prend en naturelles et déclenche la musique à la 3 ème série. Il enchaine sur des derechazos avant une estocade trasera et pulmonaire foudroyante. La pétition n’est pas suivie par la présidence : vuelta.

En 2 sort un Juan Luis Fraile à la place du Pablo Mayoral prévu. les piques sont “regular”, le picador ne se croisant pas assez pour déclencher la charge. A la faena, le toro n’humilie pas et derrote, obligeant El Cid à abréger : à l’estocade mete y saca et demie épée atravesada plus descabello.

Le 3 est un Galache fort beau également, qui sera malheureusement changé pour faiblesse. Le 3 Bis de Salvador Garida est protesté pour ses cornes escobillées, mais maintenu en piste. Très léger, (les poids annoncés sur le programme ne correspondent pas à ceux affichés en piste) il ne prendra que 2 piques et ses 2 premières séries seront encourageantes au point de déclencher la musique. Morenito de Aranda devra ensuite le toréer aux planches où il se réfugie et le tuer dans cette querencia.

Le 4 de Penajara est accueilli par Ferrera en véroniques nerveuses. Entre les piques, une vuelta de campana et 2 plantages de cornes dans le sable qui laisseront des traces: aux 2 premières séries de derechazos, le toro chutera. Ferrera abrège et prend l’épée pour trois pinchazos et une 1/2 épée.

Le 5 de La Palmosilla Chute sur la pique et encore en sortie mais charge avec un impact très fort poussant le cheval aux planches à la seconde rencontre. Mais il lui reste assez de jus pour une bonne faena en séries liées, surtout à droite en musique et avec les naturelles du Cid retrouvées par instants. L’épée est bonne, la pétition majoritaire et l’oreille accordée: El Cid est prêt pour son retour à Séville!

Le 6 est un Gavira qui ne veut pas voir Morenito de Aranda venu se mettre à genoux au tiers. Il devra reprendre la suerte au long des barrières une fois que le toro aura fait quelques tours du ruedo. Suivront 4 picotazos chargés de loin mais sans que le toro ne pousse. A la faena, la musique joue encore après deux séries liées à droite. L’épée sera entière et foudroyante mais faute de pétition suffisante, Morenito se contentera d’une vuelta.

JY Blouin

Borja Jimenez, blessé, coupe la saison

Borja Jimenez à Madrid dimanche (photo JY Blouin)

Borja Jiménez ne pourra pas participer aux trois derniers engagements de sa saison européenne en raison de l’aggravation de sa blessure au majeur de la main gauche, qu’il s’est fracturé le 29 septembre lors d’un tentadero chez Santiago Domecq.

Malgré les efforts du torero pour accomplir ces trois paseos après la corrida samedi dernier à Madrid -où l’état du doigt s’est aggravé-, il ne pourra pas faire le paseíllo ce vendredi à Saragosse, samedi à Calanda et dimanche prochain au Festival du Club de Tauromachie de Bilbao.

Cependant, Borja Jiménez veut exprimer son engagement à ce le festival au profit de la Casa de Misericordia de cette ville , en maintenant l’encerrona avec six taureaux de Zalduendo au printemps prochain. Le club taurin de Bilbao organisateur de la tarde a annoncé son renvoi au mois de juin 2025.

D’autre part, le début de la saison américaine de Borja Jiménez est en attente de son évolution, puisqu’elle est annoncée le 20 octobre dans la ville mexicaine de Monterrey et, deux semaines plus tard, dans la ville d’Aguascalientes.

Rappelons que le rapport médical fait état d’une « fracture F1 du troisième doigt de la main gauche avec gonflement et déformation et avec rotation » pour laquelle il est traité par radiofréquence INDIBA – qui est utilisée pour favoriser la régénération cellulaire – avec thérapie par champ magnétique et qui maintient le drainage lymphatique manuel.

Borja Jiménez a rendu visite à un médecin spécialiste aujourd’hui à l’hôpital La Fraternidad de Madrid et le 17 octobre, il a un nouveau contrôle pour vérifier l’évolution de la rupture.

Page 6 sur 174

© 2024 Corridasi - Tous droits réservés